Le néonazi belge Patrick Sessler acquitté
Il était poursuivi pour avoir fait travailler une attachée parlementaire FN sans la déclarer.
Publié le 27-12-2014 à 05h00 - Mis à jour le 27-12-2014 à 07h55
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/M7AEMWFEPFEPFKKBUIUDC2PG3A.jpg)
Il était poursuivi pour avoir fait travailler une attachée parlementaire FN sans la déclarer. L’ex-vice-président et secrétaire général du Front national belge Patrick Sessler, 56 ans, de Schaerbeek, a été acquitté par la cour d’appel de Mons.
Connu pour son admiration pour Léon Degrelle et s’être jadis singularisé en faisant le salut nazi lors d’un hommage au dictateur fasciste Franco, Sessler avait été inculpé, en octobre 2009, pour diverses infractions à la législation sociale.
L’ancien député bruxellois était poursuivi pour avoir fait travailler une dame au Front national sans l’avoir déclarée à l’ONSS, avoir omis comme employeur de la faire immatriculer et de payer les cotisations sociales liées.
La dame est l’ancienne collaboratrice et attachée parlementaire FN Brigitte Bedot, impliquée entre-temps comme dealeuse dans un trafic de cocaïne.
Pour obtenir cet acquittement complet et définitif, Patrick Sessler plaidait que Brigitte Beudot n’a pas eu de tâches administratives au FN mais avait reçu pour seule mission de recueillir un maximum de signatures en prévision des élections de juin 2009. N’étant pas employée par le FN, elle n’avait pas à être déclarée.
Et c’est le sens de son acquittement par la cour d’appel de Mons. Pour celle-ci, les préventions "ne sont pas établies". Sessler était défendu par l’avocat Henry Laquay.
À l’époque, il est question d’entourloupe au FN au sens où Brigitte Beudot, bien que collaboratrice du député Petitjean et attachée parlementaire du député Borbouse, est en fait au service du FN au siège duquel elle travaille, drève des Tumuli, à Watermael-Boitsfort, entre octobre 2008 et mars 2010.
Au final, le parquet de Charleroi ne retiendra qu’une partie de la période, celle comprise entre le 6 octobre 2008 et le 30 juin 2009, et pas celle durant laquelle Mme Beudot aurait continué pourtant d’avoir une activité pour le FN.
La justice montoise a donc tranché définitivement et Sessler est acquitté pour toutes les infractions à la loi du 24 juillet 1987 sur la mise de travailleurs à disposition d’utilisateurs et à celle du 27 juin 1969 concernant la sécurité sociale et l’obligation faite à l’employeur de faire immatriculer les travailleurs à l’ONSS et payer leurs cotisations.
Pour les régionales de juin 2009, le FN, aidé donc par Mme Bedot, avait pu déposer à Namur la fameuse liste de 5.000 signatures. Celles-ci avaient été recueillies alors que les têtes de liste étaient Charles Pire et Charles Petitjean. Y a-t-il eu détournement de signatures ?
Au final en tout cas, celles-ci ont servi à soutenir la candidature de Sessler qui avait entre-temps fait éjecter Pire et Petitjean.
Bien joué. Sauf qu’au final, Sessler n’a quand même pas été élu, le FN belge n’atteignant pas le seuil électoral de 5 pour cent.