Trabelsi va recevoir 90.000 €
L’État belge vient d’être condamné définitivement pour l’extradition vers les États-Unis de l’ancien joueur de foot tunisien. Cette fois, la décision est définitive !
Publié le 27-02-2015 à 05h12 - Mis à jour le 27-02-2015 à 07h20
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JQVSSLHSVJHZHL4CUY5SIIP2NA.jpg)
L’État belge vient d’être condamné définitivement pour l’extradition vers les États-Unis de l’ancien joueur de foot tunisien. Cette fois, la décision est définitive : l’appel lancé par la Belgique en septembre dernier vient d’être rejeté par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui condamne donc notre gouvernement à verser 90.000 euros à Nizar Trabelsi pour dommage moral, frais et dépens.
À Strasbourg, les cinq juges chargés de statuer sur cet appel ont donc décidé de rejeter l’action de l’État belge.
La Cour européenne a ainsi estimé que la Belgique violait les droits de l’homme en remettant Nizar Trabelsi aux mains des Américains.
Pour rappel, les États-Unis réclamaient depuis des années l’extradition de l’ancien joueur de foot tunisien, condamné chez nous à dix ans de prison ferme pour un projet d’attentat sur la base américaine de Kleine-Brogel.
Depuis octobre 2013, Nizar Trabelsi est détenu dans une prison de l’État américain de Virginie. Il attend là-bas d’être jugé une nouvelle fois.
Son avocat belge, Marc Nève, nous a annoncé ce jeudi qu’il a l’intention d’introduire une nouvelle action en justice visant à stopper toute collaboration entre les gouvernements américain et belge sur ce dossier. "Dès lors que l’arrêt de la Cour européenne est désormais définitif, nous sommes en droit d’introduire cette action. C’est une première", précise l’avocat, qui estime ainsi que le gouvernement belge n’a plus à fournir des informations sur le condamné aux Américains, puisqu’il a été condamné pour cette extradition.
"La Cour européenne a également condamné la Belgique pour ne pas avoir collaboré avec elle. Ça aussi, c’est une première. La Cour a estimé que l’État belge aurait pu attendre que Strasbourg rende sa décision avant d’extrader le condamné. Ce qui n’a pas été fait. Pour le simple fait que la Belgique voulait se montrer comme un bon élève aux yeux des Américains. Et voilà, qu’elle doit payer 90.000 euros", conclut Marc Nève.