206 cartes de crédit piratées dans un restaurant : voici comment détecter les restaurateurs qui trichent
Détecter les restaurateurs qui trichent au moment de régler l’addition : la justice donne un truc.
Publié le 01-01-2019 à 08h36 - Mis à jour le 01-01-2019 à 10h21
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Détecter les restaurateurs qui trichent au moment de régler l’addition : la justice donne un truc. Le tribunal a condamné un restaurateur et plusieurs serveurs qui, en peu de mois, avaient piraté des dizaines de cartes de crédit de clients au moment de payer l’addition. Cela se passait à Bruxelles dans un établissement proche de la Grand-Place. Ce qui va intéresser, c’est la façon dont les restaurateurs procédaient - le tribunal a tout pu reconstituer - et la leçon à tirer, car il y a un truc qui doit mettre la puce à l’oreille du client.
Cela durait depuis début mars. Atos Worldwide n’a réagi qu’en juillet. En cinq mois, les restaurateurs avaient piraté 206 cartes de crédit. Pour quel préjudice ? Difficile à préciser mais l’on sait que 29 ont servi à acheter pour 40 647 euros dans des commerces comme Mediamarkt, Galeria Inno, et autres.
Il s’est donc écoulé des semaines avant qu’Atos Wolrldwide détecte des transactions douteuses. Atos Worldwide réagit sur des transactions effectuées à l’aide de trois cartes de crédit, une américaine et deux chinoises, lors d’achats à Bruxelles chez Benetton et Ici Paris-XL.
Comment a-t-on identifié les faussaires ? Tout simplement, en visionnant les enregistrements vidéo des deux boutiques pour identifier les utilisateurs communs. Quant à l’origine de la fraude, il est apparu que les trois cartes avaient été utilisées dans le même restaurant près de la Grand-Place.
Pour en avoir le cœur net, les enquêteurs ont consulté le site internet de l’établissement et constaté dans les commentaires que plusieurs clients se plaignaient déjà de manipulations douteuses avec leurs cartes de crédit.
La fraude consiste à dérober les données se trouvant sur la piste magnétique de la carte de crédit à l’aide d’une machine MSR (magnetic strip reader), et à les recopier sur une carte vierge (appelée white plastic). Les enquêteurs ont retrouvé des centaines de données piratées, stockées dans le disque dur de l’ordinateur d’un des restaurateurs.
En droit pénal, ça s’appelle faux informatique, fraude informatique et blanchiment. On est pantois d’apprendre que le restaurateur a pris deux ans ferme tandis que son personnel écopait de peines de travail de 120 et 180 heures. Nous ne communiquerons pas le nom de l’établissement. Le tribunal relève qu’il s’agit d’un restaurant de la rue des Bouchers qui, "selon les commentaires, ne semble pas valoir le détour, loin de là".
Quant au truc qui devrait mettre la puce à l’oreille du client saisi d’un doute, le tribunal explique qu’au moment de payer l’addition, l’employé chargé d’encaisser utilise en premier lieu l’appareil capable de copier les données, puis simule un non-fonctionnement de son appareil pour seulement passer la carte de crédit du client dans le bon lecteur et valider la transaction.
Bon à rappeler à quelques heures des sorties en ville, pour ne pas se faire piéger.