Arnaud Blavier, profession : détecteur de mensonges !
Le spécialiste en technique d’analyse comportementale nous livre quelques clés universels qui trahissent les menteurs.
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Publié le 20-02-2021 à 12h10
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Arnaud Blavier prévient d’emblée : il n’est pas un gourou. Les interprétations aproximatives, les suppositions, les prédictions… ce n’est pas son truc. Son travail est basé uniquement sur des clés scientifiques et objectivables.
Détecteur de mensonges professionnel, l’expert en techniques d’analyse comportementale travaille pour la police et l’armée belge. Le spécialiste est aussi au service des DRH qu’il forme à repérer les fausses déclarations chez les futures recrues ou lors des entretiens annuels. "Lorsqu’on sait que plus de 80 % des CV sont mensongers, la question n’est plus de savoir si un candidat ment mais sur quelle partie de son parcours il ment", commence l’expert liégeois qui organise des formations collectives à Paris et sur mesure, en entreprise, à la demande.
Formé par le célèbre psychologue américain Paul Ekman, pionnier dans l’étude des émotions à travers les expressions faciales, Arnaud Blavier est convaincu que l’intelligence émotionnelle prendra de plus en plus d’ampleur dans les prochaines années sur le marché de l’emploi.
L’expert prévient toutefois : il est impossible de se fier à un seul indice pour conclure que la personne en face de vous ment.
"Il faut savoir repérer un indice mais comme il n’a pas de signification unique, il faut interroger la personne pour le traduire. Un candidat qui vous dit que tout allait bien quand il a quitté son ancien employeur et qui au même moment fronce les sourcils, cela peut cacher un mensonge. Froncer les sourcils, cela peut aussi vouloir dire qu’on réfléchit mais lorsque les deux vont remonter et se rejoindre, c’est une expression de tristesse. C’est la dissonance entre l’expression verbale et non verbale qui est un signal d’alerte qui doit pousser au questionnement pour donner une réponse", précise Arnaud Blavier, avant de nous livrer quelques clés du langage non verbal. Un langage que le port du masque complique. "On perd 50 % des messages transmis à travers les expressions du visage. La partie inférieure du visage va laisser échapper, même si la personne exprime verbalement le contraire, des mouvements musculaires représentatifs. C’est une vraie clé scientifique et objectivable." D’autres parties du corps permettent néanmoins de détecter des mensonges. Mouvements des bras, des jambes, etc. Arnaud Blavier nous cite des exemples ci-dessous.
Des formations pour détecter les comportements suspects
Outre ses formations données à toute personne qui s’intéresse à l’analyse comportementale, le consultant en sécurité Arnaud Blavier travaille également au service de la Défense et de la police ainsi que pour des sociétés privées de gardiennage. "On donne des formations pour détecter les comportements suspects dans les lieux publics, en évitant de tomber dans les clichés du jeune portant un sac à dos, une barbe et une casquette. Certains agissements dans un aéroport peuvent attirer l’attention et ce sont des comportements auxquels on ne pense pas d’emblée. C’est pareil pour les gares ou les artères fortement fréquentées". Des formations sur lesquelles Arnaud Blavier ne veut pas trop s’étendre, par souci de sécurité.