En 6 mois, des centaines de détenus ont bénéficié d’une réduction de peine pour désengorger les prisons : “Un mauvais message pour les criminels”
Les criminels les plus dangereux, tels que terroristes et délinquants sexuels, par exemple, sont toutefois exclus de cette “faveur”.
Publié le 14-03-2023 à 06h32
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En six mois, 294 condamnés ont bénéficié de réductions de peine pour soulager les prisons surpeuplées. Ce chiffre, relayé par les médias flamands, a pu être obtenu par la députée N-VA Sophie De Wit.

Cette largesse avait été décidée l’été 2022. La commission Justice de la Chambre avait approuvé en effet le projet de loi qui permet à certaines catégories de détenus d’être libérés, sous condition, six mois avant le terme prévu de la peine.
Cette mesure avait déjà été prise pendant la crise du coronavirus afin de maintenir la propagation du virus sous contrôle. Le système avait alors “bénéficié” à 694 détenus.
À l’origine du projet, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) entendait alors la réutiliser pour réduire la surpopulation carcérale, qui s’était accrue ces derniers temps en raison de la mise à exécution des peines qui avaient été reportées pendant le covid et de l’afflux de détenus dans le dossier SKY-ECC, du nom de cette messagerie cryptée utilisée par des trafiquants de drogue et infiltrée par la police (3 000 arrestations depuis deux ans pour un total de 1 125 années d’emprisonnement.)
En outre, aujourd’hui, les petites peines de prison de deux à trois ans sont prestées, ce qui n’était pas le cas auparavant. Et dès septembre 2023, elles le seront aussi pour les peines de moins de deux.
Les criminels les plus dangereux, tels que terroristes et délinquants sexuels, par exemple, sont exclus de cette “faveur”. Le raccourcissement n’est également possible que si la personne concernée dispose de capacités de réinsertion et de ressources suffisantes.
L’opposition N-VA et Vlaams Belang avait voté contre ce raccourcissement.
“C’est un mauvais signal pour les criminels. Leur accorder cette faveur n’est pas une bonne manière de lutter contre la surpopulation. Par ailleurs, les décisions de justice ne sont pas prises au sérieux”, a déploré, dans HLN, la députée De Wit qui pointe aussi le peu d’avis que les directeurs de prison peuvent avoir dans ces libérations qui auraient plutôt tendance à être automatiques.
Selon les statistiques, la majorité des détenus libérés anticipativement purgent une peine de trois à cinq ans. “Mais il existe aussi des cas où ce sont des condamnés à de lourdes peines. Et ce ne sont pas des mauviettes”, a déploré Sophie De Wit.