De jeunes radicalisés jihadistes projetaient des attentats en Belgique : les plans d’attaque à plusieurs endroits étaient bien avancés
Huit personnes ont été arrêtées par la police à Bruxelles et à Anvers.
Publié le 28-03-2023 à 18h55 - Mis à jour le 28-03-2023 à 19h36
Trois personnes ont été privées de liberté lundi soir dans le cadre d’une enquête menée par un juge d’instruction de Bruxelles au sujet de la planification d’attentats. Cinq autres personnes ont également été privées de liberté dans le cadre d’une enquête similaire, menée par un juge d’instruction d’Anvers. Parmi celles-ci, deux au moins sont soupçonnées de s’être préparées à commettre un attentat terroriste en Belgique. “Il existe des liens entre les deux dossiers, mais une enquête plus approfondie devra révéler dans quelle mesure les deux affaires étaient imbriquées”, a expliqué l’autorité judiciaire. Le parquet nous confirme qu’il s’agit ici de “très jeunes radicalisés” jihadistes.
S’agissant de l’enquête bruxelloise, trois perquisitions ont été menées à Zaventem, Molenbeek-Saint-Jean et Schaerbeek, et trois personnes ont été privées de liberté pour être auditionnées. La juge décidera, ce mercredi ou dans les prochains jours, si elle délivre des mandats d’arrêt à leur encontre ou non. Ces personnes sont soupçonnées de s’être préparées à commettre un attentat terroriste en Belgique. Concernant l’enquête anversoise, cinq perquisitions ont été menées à Merksem, Borgerhout, Deurne, Molenbeek-Saint-Jean et Eupen. Cinq personnes ont été privées de liberté pour être auditionnées. Là aussi, le juge décidera ensuite s’il délivre des mandats d’arrêt à leur encontre ou non.
“Ils n’avaient pas encore déterminé la cible de l’attentat”, indique le parquet fédéral. Néanmoins, les plans d’attaque à plusieurs endroits étaient bien avancés, “assez concrets”, selon le porte-parole du parquet fédéral.
Les interrogatoires des personnes arrêtées devraient permettre clarifier davantage qui a joué quel rôle dans le réseau. Dans le dossier d’Anvers, par exemple, il semble qu’il y avait deux jeunes exécuteurs, les trois autres personnes arrêtées sont des personnes avec lesquelles ils étaient en contact.
L’OCAM, l’organisme d’analyse de la menace terroriste, a maintenu le niveau de menace globale à deux.
Le député fédéral Denis Ducarme a réagi : “Pas plus tard que le 22 mars dernier, dans votre journal, je dénonçais le manque d’effectifs de nos unités antiterroristes. Celles-ci travaillaient depuis de nombreuses semaines sur ces attaques potentielles déjouées. On n’en a pas fini avec le terrorisme, c’est une évidence. Nos forces de l’ordre ont agi à temps. Mais face à ces nouvelles arrestations, je veux mettre la ministre de l’Intérieur en demeure. Ce n’est pas le seul dossier inquiétant. Je veux qu’Annelies Verlinden prenne ses responsabilités par rapport à des services qui sont à 60 % de leur capacité. Si un jour il y a un problème, il ne faudra pas venir dire que c’est la faute de la police judiciaire fédérale mais de la faute du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice.”