Décès d’Adil lors d’une poursuite et accusations de propos racistes d’un policier : “Ce n’est pas l’encadrer qu’il fallait faire mais le sanctionner !”
Lorsque ces accusations ont été portées à la connaissance de la hiérarchie, des mesures ont été prises pour encadrer le policier. “Insuffisant”, pour les députés Nabil Boukili (PVDA-PTB) et Julie Chanson (Ecolo-Groen).
Publié le 25-05-2023 à 20h27
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Le 10 avril 2020, Adil, 19 ans, perdait la vie à la suite d’une course poursuite avec la police, à Anderlecht. Récemment, on a appris que l’un des policiers impliqués avait tenu par le passé des propos racistes et sexistes. Un rapport administratif fait état d’un comportement dégradant, de menaces, d’insultes racistes vis-à-vis de collègues et de la population. “Les policiers dénoncent l’inertie de leur hiérarchie par rapport à ces faits. Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté, parallèlement au conseil de police, dénonçant l’impunité et le racisme structurel dans la police et demandant des sanctions”, a pointé Nabil Boukili (PVDA-PTB) en commission Intérieur.

Julie Chanson (Ecolo-Groen) est sur la même longueur d’ondes : “Le dossier de la mort d’Adil Charrot, toujours à l’instruction, a connu un rebondissement. Un témoignage d’une inspectrice de police rapporte que l’inspecteur ayant percuté le jeune Adil a tenu des propos racistes par rapport à celui-ci. La policière a joint à ses déclarations un rapport administratif que plusieurs de ses collègues ont adressé au directeur opérationnel de la zone de police Midi ainsi qu’au chef de corps De Landsheer. Ce rapport dénonce un comportement dégradant, démotivant et menaçant à l’égard de collègues de la part de l’inspecteur. Les policiers dénoncent aussi des comportements xénophobes, racistes et sexistes à l’encontre des membres du personnel et de la population.”

La ministre Annelies Verlinden scinde les deux dossiers : “D’une part, il y a l’accident de roulage qui a coûté la vie à Adil Charrot. Le dossier judiciaire concernant cet événement n’est pas encore clôturé. Une décision est attendue dans les mois à venir. Le débat se poursuivra devant le tribunal, qui est la seule instance autorisée. J’espère que le verdict surviendra rapidement afin que la famille et les policiers soient fixés.”
Pour ce qui est des accusations envers le policier : “En 2021, dans le service d’intervention de la zone de police Midi, une des personnes impliquées dans l’accident a été promue au grade supérieur après avoir réussi les examens. C’est dans ce contexte que sont apparues, fin 2022, les allégations de racisme et de sexisme relayées dans la presse. Lorsqu’elles ont été portées à la connaissance de la hiérarchie, des mesures ont été prises pour encadrer le membre du personnel et le calme et la sérénité sont revenus. J’ai confiance dans le chef de corps et dans le collège de police. Une nouvelle enquête interne aurait été ouverte.”
Nabil Boukili (PVDA-PTB) n’a pas été convaincu par la ministre : “Vous dites que l’officier a été encadré, mais il fallait le sanctionner. Le racisme est un délit. Quand un officier commet un délit, des sanctions doivent être prises. Que signifie le fait de l’encadrer ? Il n’est toujours pas inquiété. Vous n’apportez aucune réponse et ne mesurez pas la gravité des faits. Vous n’annoncez aucune initiative pour répondre à cette problématique. Notre police doit être exemplaire. Elle ne l’est pas et vous ne précisez aucune des mesures évoquées. C’est très grave, Madame la ministre.”