Qatargate : "Ceux qui ont fait fuiter cette info cherchent à nuire à Marie Arena ou au juge Claise, voire aux deux"
280.000 euros, en liquide, découverts chez le fils de Marie Arena : nos confrères de La Libre apprennent que le 19 septembre, toutes les parties se retrouveront devant la justice. A ce stade, le lien avec le Qatargate n'est pas établi.
- Publié le 30-08-2023 à 17h02
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Lundi en fin d’après-midi, Le Soir annonçait que plus de 280 000 euros en cash ont été découverts, le 19 juillet, chez Ugo Lemaire, le fils de l’eurodéputée Marie Arena (PS). Cette découverte avait été faite au cours de six perquisitions (et non des visites domiciliaires, comme cela avait été communiqué par l’avocate de Marie Arena) menées dans le cadre de l’enquête du parquet fédéral dite du Qatargate, concernant des faits présumés de corruption au sein du Parlement européen.
Les six perquisitions visaient des lieux liés, de près ou de loin, à Marie Arena et ses proches. L’une des opérations ciblait donc le domicile de son fils. Madame Arena aurait elle-même ouvert la porte aux enquêteurs, qui sont donc tombés sur ces liasses de billets.
D’où vient l’argent et à qui appartient-il ? Les enquêteurs doivent encore creuser, les liens supposés avec l’affaire du Qatargate ne sont, pour l’instant, pas établis.
Potentiel conflit d'intérêts
Quoi qu’il en soit, cette information ressemble à un vilain caillou venant se glisser dans la besace, bien chargée, de Marie Arena. Son nom est d’ailleurs cité dans ce dossier depuis le début de l’enquête, sans toutefois que l’eurodéputée socialiste n’ait été auditionnée. Une situation qui fâche d’ailleurs de plus en plus, tout comme cette énième fuite dans la presse qui relance le débat sur le secret de l’instruction et qui pourrait mettre à mal l’entièreté des investigations. Et faire tomber à l’eau de possibles poursuites devant un tribunal…
Ce risque fut d’ailleurs déjà évoqué lorsque le juge d’instruction Michel Claise s’est déporté de l’enquête qu’il menait alors, à cause de liens étroits entre son propre fils et celui de Marie Arena. Nicolas Claise et Ugo Lemaire ont, pour rappel, été associés dans une entreprise spécialisée dans la vente de CBD (cannabis débarrassé de son contenu psychotrope).
S’ajoute à cela le fait que les deux entrepreneurs (et leurs associés) ont fait appel au même comptable qu’un certain nombre d’ASBL qui apparaissent dans l’enquête du Qatargate. Parmi elles : Fight Impunity, propriété de l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, le suspect principal dans le dossier du Qatargate.
Un potentiel conflit d’intérêts mettant à mal l’enquête, ce qui avait donc forcé le juge Claise à faire un pas de côté.
Rendez-vous le 19 septembre
Dans un tel contexte, la découverte de plus de 280 000 euros en cash au domicile de Ugo Lemaire n’arrange clairement pas les affaires de sa mère. “Ceux qui ont fait fuiter cette info cherchent à nuire à Marie Arena ou à Michel Claise, et peut-être même aux deux, nous assure-t-on. Si, après tout ça, Madame Arena n’est pas, au moins, auditionnée, c’est à n’y rien comprendre.”
Nul doute que les parties impliquées dans le dossier – et surtout les personnes inculpées – se saisiront de cette information pour charger la barque de Marie Arena.
Cela pourrait d’ailleurs se matérialiser d’ici quelques semaines. En effet, nos confrères de La Libre apprennent que le 19 septembre, toutes les parties impliquées se retrouveront devant la chambre des mises en accusation. S’ensuivra, quelques semaines plus tard, une audience durant laquelle chacune des parties impliquées viendra avec ses conclusions pour que l’audience soit plaidée. Plusieurs pistes sont possibles : soit les investigations menées permettront des poursuites devant un tribunal correctionnel, soit les vices de procédure soulevés auront eu raison de l’enquête, ne permettant donc aucune poursuite.