C’est un jugement exceptionnel qu’a rendu jeudi le tribunal correctionnel d’Anvers, non pas dans son contenu, mais dans sa portée puisque c’est la première fois depuis la révolution khomeiniste de 1979 qu’un diplomate iranien est arrêté, impliqué directement dans un projet d’attentat en Europe et condamné pour terrorisme.
Assadollah Assadi, 49 ans, a écopé de la peine maximale de 20 ans de prison pour tentative d’assassinat à caractère terroriste et appartenance à un groupe terroriste. Trois Belges d’origine iranienne sont aussi lourdement condamnés : 18 ans pour Nasimeh Naami, 15 ans pour son mari, Amir Saadouni, et 17 ans pour Mehrdad Arefani, dit "le poète", le seul présent ce jeudi dans le box des accusés, le visage tendu malgré sa tenue décontractée, une chemise en jean.
Tous les trois sont déchus de leur nationalité belge et voient les émoluments reçus du ministère iranien des Renseignements et de la Sécurité nationale (MOIS) être confisqués par la justice belge, soit au total près d’un demi-million d’euros.
Le quatuor a été condamné pour le projet d’attentat contre l’opposition iranienne, le 30 juin 2018 à Villepinte (France), déjoué in extremis grâce à la coopération de plusieurs services de renseignement et de police, dont la Sûreté belge. Un attentat conçu en Iran, organisé en Belgique et qui devait frapper en France. "Il aurait fait de nombreux morts non seulement à cause de l’explosif, mais aussi du chaos" qu’il aurait provoqué dans le meeting des Moudjahidines du Peuple (MEK), a souligné le juge anversois lors du verdict.