La menace de la "bombe sale" fait monter la tension en Ukraine: “Le risque d’escalade nucléaire n’a jamais été aussi fort”
La Russie est accusée de se servir d’une rumeur pour créer une escalade dans le conflit.
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Publié le 26-10-2022 à 11h16
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En ce début de semaine, la Russie a réitéré ses accusations contre l’Ukraine en assurant qu’elle fabriquait une "bombe sale" qui ferait dégénérer le conflit. Ce type de bombe serait capable de contaminer une zone géographique et les personnes qui s’y trouvent à la fois par des radiations directes et par l’ingestion ou l’inhalation de matériaux radioactifs.
De leurs côtés, les Occidentaux craignent que les accusations fantaisistes de Moscou sur la préparation de cette attaque par l'Ukraine ne soient qu'un prétexte pour une escalade russe. "Si les Russes inventent cette histoire, c'est très certainement pour justifier une future attaque, estime le professeur de politique internationale Sven Biscop (UGent et Institut Egmont). C'est la seule explication à donner. Toutefois, on ne sait pas de quelle attaque il s'agit. On peut espérer qu'ils n'osent pas employer le nucléaire même si aujourd'hui, le risque n'a jamais été aussi important sans pour autant pouvoir donner de pourcentage précis. Ce qui est sûr, c'est que l'escalade nucléaire est réelle et plus forte qu'au début de la guerre".
Sur le terrain, l’armée ukrainienne a repris plusieurs zones stratégiques, mais l’hiver risque de ralentir les opérations. En Ukraine, l’hiver peut en effet atteindre jusqu’à -30° et donc entamer sérieusement les possibilités de manœuvres au sol. En guise de réponse à plusieurs pertes stratégiques, Poutine a recours à des drones kamikazes destinés à appuyer ses manœuvres militaires dans le pays.
Certains ont déjà été utilisés pour viser notamment des infrastructures énergétiques, selon Kiev, ce qui plonge la population dans une précarité extrême. "L'autre objectif, c'est de démoraliser les troupes et les civils, note Biscop. Mais historiquement, cela ne marche pas vraiment, on ne démoralise pas si facilement une population même si les Russes poursuivent cette stratégie. Poutine est dans une posture de vengeance après plusieurs défaites, on peut donc s'attendre à une escalade de la violence. Avant de parler de victoire ukrainienne, je resterais prudent, car les Russes ne sont pas finis. On peut espérer de nouveaux coups stratégiques de l'Ukraine avant l'hiver, mais la Crimée est une péninsule qui est en principe assez facile à défendre, on ne peut pas encore parler de l'effondrement de la Russie. L'avenir reste difficile à prédire et la question sera la mobilisation russe et sa capacité à tenir sur le front."