La Biélorussie va-t-elle mobiliser sa population pour la guerre en Ukraine ? “C’est un scénario qu’on ne peut exclure”
Un message appelant les hommes biélorusses de 18 à 60 ans à venir se présenter à un centre d’enrôlement a suscité l’inquiétude dans le pays.
Publié le 05-01-2023 à 10h40 - Mis à jour le 05-01-2023 à 10h59
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Une vidéo partagée sur Twitter ce mercredi 4 janvier par la journaliste biélorusse Hanna Liubakova montre un surprenant message circuler sur le panneau électronique d’une station de bus : “Tous les citoyens masculins âgés de 18 à 60 ans doivent se présenter à un bureau d’enrôlement ou au comité exécutif du village pour clarifier leurs données”, est-il écrit.
#Belarus The announcement at the Barysau bus station: “All male citizens from 18 to 60 years old must come to an enlistment office or village executive committee to clarify their data.”
— Hanna Liubakova (@HannaLiubakova) January 4, 2023
What on earth is that? pic.twitter.com/H4NgSJsj2p
Comme une trainée de poudre, les images font rapidement parler d’elles : est-ce le signe que le gouvernement biélorusse prévoit de mobiliser sa population pour entrer en guerre avec l’Ukraine ? Le président Alexander Lukashenko a en effet affiché ostensiblement à plusieurs reprises son soutien envers Vladimir Poutine. Des tensions ont par ailleurs éclaté la semaine dernière après que la Biélorussie a abattu un missile ukrainien sur son territoire.
Bien que les autorités du pays excluent tout projet de mobilisation, Hanna Liubakova rapporte auprès de Newsweek que le processus de vérification de l’éligibilité militaire a commencé en octobre 2022. Les hommes biélorusses ont été convoqués aux bureaux d’enregistrement et d’enrôlement militaires par courrier ou par téléphone : “L’annonce faite dans la station de bus est nouvelle mais elle ressemble à un autre moyen d’attirer les gens vers les bureaux d’enrôlement”, pointe-t-elle. “Ça peut être interprété comme une potentielle préparation pour une mobilisation future”, ajoute encore la journaliste. “Cependant, il n’y a aujourd’hui aucun signe qu’elle ait réellement commencé en Biélorussie mais c’est un scénario que nous ne pouvons pas exclure”, a conclu Hanna Liubakova.