Otan: Erdogan demande au parlement turc de ratifier l'adhésion de la Finlande
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l'entrée dans l'Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la ratification de la demande d'adhésion finlandaise, une décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.
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Publié le 17-03-2023 à 15h48 - Mis à jour le 17-03-2023 à 17h14
"Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'Otan dans notre parlement", a-t-il dit à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö.
"La chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'Otan, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même temps", a affirmé peu après le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, dans une déclaration saluant l'annonce de M. Erdogan.
Le feu vert du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du pays nordique dans l'Alliance atlantique, 28 des 30 États membres de l'Otan ayant déjà approuvé la candidature finlandaise.
La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise et suédoise, présentées conjointement l'an dernier suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et qui nécessitent d'être approuvées à l'unanimité.
M. Erdogan, qui a reçu vendredi son homologue finlandais, bloquait depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois.
La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des "terroristes" kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.
Mais le chef de l'État turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les "mesures concrètes" prises par Helsinki ces derniers mois.
"J'espère que (la ratification) aura lieu avant les élections", a indiqué le président turc lors d'une conférence de presse avec son homologue finlandais.
Les élections présidentielle et législatives turques sont prévues le 14 mai, mais le Parlement turc devrait interrompre ses travaux environ un mois avant le double scrutin.
"Nous espérons que le Parlement (turc) aura le temps", a déclaré le président finlandais, qualifiant le processus de "très important pour la Finlande".
La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1.340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.
M. Niinistö a toutefois jugé que "la candidature de la Finlande n'est pas complète sans celle de la Suède".
Les choses sont beaucoup plus compliquées pour la Suède, qui continue de concentrer les objections d'Ankara.
"Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes", a encore déploré vendredi M. Erdogan, évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.