Réforme des retraites en France: des organisations pour les droits humains s'alarment devant les violences policières

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) tirent la sonnette d'alarme face aux violences policières observées lors des récentes manifestations contre la réforme des retraites en France.

<p>Un manifestant lance un objet vers les forces de l'ordre lors d'une mobilisation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Toulouse</p>
<p>Un manifestant lance un objet vers les forces de l'ordre lors d'une mobilisation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Toulouse</p> ©AFP

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH) remettent en cause la garantie de la liberté de manifester et celle du devoir des États à garantir les droits et la sécurité de leur population.

"À la violence parlementaire et politique s'est ajoutée la violence policière", fustige d'entrée la missive, en faisant référence à la situation après le passage "en force" de l'allongement de la durée de travail au moyen de l'article 49.3 de la constitution française.

Ce jeudi constituait la 9e journée de mobilisation nationale contre la réforme, lors de laquelle de nombreuses violences ont éclaté à Paris. Des débordements ont également été observés au sein des forces de l'ordre sur le terrain.

"Des brutalités particulièrement choquantes ont été filmées par plusieurs médias, par les observatoires indépendants initiés par la LDH, ainsi que par des manifestants. La FIDH et son organisation membre en France, la LDH, constatent également plusieurs gardes à vue arbitraires de militants retenus plusieurs heures au commissariat puis relâchés sans aucune poursuite", déplorent les organisations dans leur communiqué.

La FIDH et LDH soulignent également que les agents sur place ne peuvent avoir recours arbitrairement à la force pour maintenir l'ordre public, sauf en dernier ressort. Et même dans ce cas de figure, "cela doit être fait de façon proportionnée, dans un objectif de maintien de l'ordre public et de sécurité", assurent les deux organisations, avant de taper sur le clou en arguant que "l'impunité dont jouissent les forces de l'ordre coupables de violence doit cesser", au même titre que leurs intimidations envers les grévistes.

Pour les institutions, le moindre abus doit donner lieu à une enquête approfondie et indépendante à l'encontre des auteurs. Elles évoquent notamment des cas d'agressions sexuelles de policiers sur des femmes à Nantes ou la pratique dite "des nasses" pour le maintien de l'ordre, une privation de liberté collective qui échappe à tout État de droit, selon elles.

Au lendemain d'"une manifestation gigantesque émaillée de nouvelles violences", la FIDH et la LDH en appellent le gouvernement français à respecter ses devoirs en matière de respect des droits et à "l'arrêt immédiat des violences policières et à la reprise d'un débat démocratique serein dans le respect des principes constitutionnels".

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