"Comme Trump", "Faut consulter vite", "Un tel aveuglement": les critiques s’enchaînent après cette phrase d’Elisabeth Borne

Selon la Première ministre, en utilisant le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, elle a fait ce que les Français attendaient. Une déclaration qui ne passe pas.

French Prime Minister Elisabeth Borne silhouette is seen as she delivers a speech during a French centre-right party Horizons' congress at the Parc Floral in Paris on March 25, 2023. (Photo by Alain JOCARD / AFP)
La silhouette de la Première ministre française Elisabeth Borne lors d'un discours du congrès du parti de centre-droit français Horizons au Parc Floral à Paris le 25 mars 2023. (Photo Alain JOCARD / AFP) ©AFP or licensors

En utilisant le 49.3 pour la onzième fois depuis sa prise de fonction pour faire adopter la réforme des retraites, la Première ministre française s’est attirée les foudres de nombreux Français. Selon un sondage Elabe, deux tiers d’entre eux (68 %) assurent ressentir de la colère devant l’utilisation du 49.3 pour faire adopter cette réforme sans vote à l’Assemblée.

Dans les rues du pays, la colère explose mais le gouvernement et le président français ne bronchent pas. Ils gardent leur ligne. Dans un discours au congrès du parti Horizon, Elisabeth Borne a encore souligné qu’elle était à l’écoute du peuple français. “Aujourd’hui, certains voudraient nous réduire au 49.3, qui serait devenu tout à coup une arme antidémocratique […] mais nous avons fait ce que les Français attendaient de nous”, a déclaré la Première ministre.

Une déclaration qui a provoqué un tollé. Optimisme ou déni ? Les élus opposés à cette réforme n’ont pas tardé à réagir sur les réseaux sociaux.

”Un tel aveuglement au sommet de l’État est délétère”, a épinglé Cyrielle Chatelain, présidente du groupe des écologistes à l’Assemblée nationale.

”Comme Donald Trump, Élisabeth Borne est rentrée dans l’ère de la post-vérité”, abonde l’insoumis Aurélien Saintoul. Ce dernier ajoute qu’il s’agit d’un “mensonge qui détruit toute possibilité de débat d’idées et sape la démocratie elle-même”.

Le patron des socialistes français s’inquiète également des propos de la cheffe de l’exécutif. "À ce niveau de déni, il faut consulter vite", lance le Premier secrétaire du Parti socialiste. "Cela relève d’une sérieuse pathologie. Et les Français sont prêts à prescrire l’arrêt de travail et la mise à la retraite immédiate."

Elisabeth Borne ne compte pas retirer sa réforme.” Je ne renoncerai pas à convaincre. Je ne renoncerai pas à bâtir des compromis. Je ne renoncerai pas à agir. Je suis là pour trouver des accords et mener les transformations nécessaires pour notre pays et pour les Français”, a-t-elle assuré.

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