Raoul Hedebouw sur l'interdiction de TikTok : “Et quand l’espionnage est fait par les Américains, c’est acceptable ?”
Le PTB jouit d’une forte visibilité sur le réseau social chinois. Pour son président, il n’est pas question de s’en priver.
Publié le 11-03-2023 à 07h03
:focal(4123x2757:4133x2747)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/S4JMSF6ZLVEHROMEXSF7VQHAPA.jpg)
Le PTB est sur le podium des partis belges avec la plus forte visibilité sur TikTok, et il la doit en majeure partie à deux personnalités : son président Raoul Hedebouw (88k d’abonnés) et le député fédéral Nabil Boukili (34k d’abonnés). Dans le sillage de l’annonce du Conseil national de sécurité, qui oblige les fonctionnaires belges à arrêter d’employer TikTok sur les appareils professionnels, sont-ils prêts à dire adieu à leurs followers ? En ont-ils seulement l’envie ?
”Non, je vais continuer à utiliser TikTok”, répond sans ambages Raoul Hedebouw. “C’est un moyen super pour contacter des milliers de jeunes et échanger sur des thèmes de sociétés. Ainsi que de découvrir une grande créativité en matière artistique et humoristique.”
Contexte géopolitique
Sur le fond du problème, le président du parti communiste belge est également opposé à la décision gouvernementale. L’interdiction d’utiliser TikTok est d’abord un problème géopolitique, a affirmé le Premier ministre. “Nous sommes dans un contexte géopolitique nouveau où l’influence et la surveillance entre États se sont déplacées vers le monde numérique. Nous ne devons pas être naïfs : TikTok est une entreprise chinoise qui est aujourd’hui obligée de coopérer avec les services de renseignement chinois. C’est la réalité. Interdire son utilisation sur les appareils de service fédéraux relève du bon sens.”
Or, Raoul Hedebouw n’a pas la même lecture géopolitique du monde qu’Alexander De Croo. Il estime dès lors qu’il n’y a pas de raison de supprimer TikTok pour les raisons invoqués par le chef de l’exécutif fédéral. “Les États-Unis et leurs multinationales sont les champions de la violation de la vie privée et de l’espionnage par des moyens informatiques. Aujourd’hui encore, les services de renseignement américains peuvent avoir accès librement à nos données, par exemple sur les réseaux sociaux. Le gouvernement choisit d’attaquer TikTok alors que selon les mots de Vincent Van Quickenborne lui-même, il n’y a aucun abus établi. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? Est-ce que l’espionnage est acceptable quand il est fait par les États-Unis ?”