Nouvelle révolution dans le traitement des maladies coronaires
Publié le 09-05-2013 à 14h12 - Mis à jour le 15-05-2013 à 12h44
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Un nouveau stent a vu le jour. Il soigne vos artères et se dissout dans l'organisme
BRUXELLES Les professeurs Bernard De Bruyne et Walter Desmet présentaient hier l’aboutissement d’années d’étude : le stent biorésorbable, par opposition aux stents classiques actuellement utilisés, qui sont métalliques.
Ce nouveau traitement apporte de nouvelles perspectives pour les patients atteints de sténose coronarienne, notamment. Comprenez le rétrécissement de l’artère coronarienne à cause de dépôts de graisses, par exemple. Chaque année en Belgique, quelque 25.000 personnes subissent une intervention en vue d’installer un stent.
De quoi s’agit-il précisément ? Un stent, ou encore scaffold en anglais (ce qui se traduit littéralement par échafaudage), est une sorte de petit tube glissé dans une artère afin de permettre le passage du sang. Depuis une grosse décennie, les stents employés étaient en métal et pour la plupart actifs, c’est-à-dire qu’ils libèrent progressivement des médicaments.
Le stent biorésorbable présenté par les deux cardiologues interventionnels combine ce principe actif à l’avantage de disparaître après quelques mois “comme un morceau de sucre se dissout, pourrait-on dire”, fait remarquer l’un des médecins. Contrairement à un stent métallique “qui reste à vie” dans l’artère.
Cette dissolution dans le corps a plusieurs conséquences bénéfiques. Premièrement, il agit comme un dispositif classique en rétablissant la circulation sanguine à un niveau digne des meilleurs stents classiques. Deuxièmement, sa disparition permet à l’artère de se mouvoir naturellement, de récupérer sa vasomotricité.
Troisièmement, et non moins anecdotique, le stent – fait de polymère – n’interfère pas sur l’image médicale obtenue par scanner. Enfin, et ce n’est pas le moindre des avantages : “Pour l’instant, nous donnons le même traitement médicamenteux qu’aux personnes disposant d’un stent métallique. À terme, nous devrions pouvoir arrêter ce traitement plus vite”, mentionne le Dr De Bruyne.
Car si le stent classique résolvait le problème de rétrécissement, il faisait en revanche courir le risque d’apparition d’un caillot de sang, et donc d’une thrombose.
Petite cerise sur le gâteau, “l’intervention médicale nécessaire demeure inchangée”. Tous les cardiologues interventionnels pourront donc le mettre en place, moyennant “une courte formation”, précise le Dr De Bruyne.
© La Dernière Heure 2013