115 scientifiques belges et étrangers contestent l’avis de l’Académie royale de médecine de Belgique sur les dangers du végétalisme
Selon le collectif, les rapports de l'ARMB "tire toujours "des conclusions contraires à celles de ses sources.
Publié le 12-09-2019 à 12h54 - Mis à jour le 12-09-2019 à 15h23
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Selon le collectif, les rapports de l'ARMB "tire toujours "des conclusions contraires à celles de ses sources.
En mai de cette année, une communication de l'Académie Royale de Médecine de Belgique avait fait grand bruit. L'Association proscrivait ainsi l’alimentation végétalienne pour les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et allaitantes, et ne se prononçant pas pour les autres catégories de personnes. Aussitôt, des médecins belges s'étaient dressés contre cet avis alarmiste, arguant qu'il ne citait que peu de sources et que "les sources citées par l’académie, parfois hors sujet, contredisent ses propres conclusions", expliquent le Dr Risos Lamprini et le Dr Catherine Devillers, porte-parole du collectif.
L'ARMB avait pourtant étoffé son avis d'une trentaine de références supplémentaires en juin 2019. Soulignant d'ailleurs qu'elle n’émettait aucune critique à l’encontre d’un régime végétarien. "C’est bien l’avis sur le régime végétalien pendant la grossesse, l’allaitement maternel et le jeune âge qui suscite la controverse : "l’ARMB ne conteste pas que ce type d’alimentation puisse modifier l’incidence de certaines maladies (syndrome métabolique, diabète, maladies cardio-vasculaires et certains types de cancers). Elle ne conteste pas non plus les bienfaits de régimes équilibrés, diversifiés et bien compris par des personnes correctement informées".
L'Académie a aussi voulu établir un cadre clair à son avis, rendu après que le le Délégué général aux Droits de l’Enfant, Bernard De Vos, interpellé par le nombre de parents refusant qu’un régime diversifié et équilibré soit fourni à leurs enfants, l'a averti de son inquiétude. "L’Académie de Médecine a pour mission de prendre en compte la santé de l’ensemble de la population concernée quels que soient ses revenus financiers, son statut socio-économique ou ses capacités à comprendre et à gérer quotidiennement les supplémentations en acides gras polyinsaturés, en choline, en vitamines ou en oligo-éléments tout en diversifiant les types d’aliments", indique-t-elle ainsi.
Le collectif toujours pas convaincu
"L'ARMB rejette en bloc les positions officielles d’associations scientifiques internationales faisant office d’autorité dans le domaine de la nutrition. Or, en médecine, nous nous basons sur les recommandations de sociétés savantes qui elles-mêmes s’appuient sur une littérature de haute qualité épidémiologique. Nous avons démonté point par point ses erreurs d’interprétation et y avons encore ajouté une quarantaine de références pour étoffer notre rapport d’une littérature abondante. Par ailleurs, l’académie nie l'excellente santé de milliers d'enfants végétaliens pour ne se focaliser que sur des cas isolés de négligence infantile, mis sur le compte du végétalisme", insistent les porte-parole.
Ces médecins avancent aussi une étude américaine démontrant "d’importantes lacunes en matière d’éducation nutritionnelle des cardiologues et une autre menée par l’université de Milan auprès d’un vaste échantillon de professionnels de la santé".
115 scientifiques invitent donc l'ARMB à revoir sa position, mettant à sa disposition un rapport de 21 pages.
A noter que la Konijnklijke Academie voor Geneeskunde van België, le pendant néerrlandophone de l'ARMB, n’avait pas remis d’avis conjoint sur les effets du végétalisme sur la santé.