Trouble du déficit de l'attention (TDAH): "Les patients restent incompris tant par la société que par une partie du corps médical"
Via une proposition de résolution, la députée Sophie Rohonyi (Défi) souhaite améliorer la prise en charge du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité.
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Publié le 27-02-2023 à 13h20
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Ce mardi, la députée Sophie Rohonyi (Défi) présentera en Commission Santé du Parlement fédéral sa proposition de résolution visant à améliorer la prise en charge du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ce trouble, plus communément appelé le TDA/H, représente un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité de type neurodéveloppemental caractérisé par l’inattention, l’hyperactivité ou l’impulsivité, est une pathologie fréquente, puisqu’elle touche entre 3 et 12 % des enfants, et entre 1 et 6 % des adultes.
Et même si de nombreuses personnalités se sont exprimées sur le TDA/H, on pense à Justin Timberlake, Michael Jordan, Emma Watson ou Adrien Devyver en Belgique, ce trouble reste méconnu du grand public. Si les spécialistes du TDA/H sont aujourd'hui overbookés, la prise en charge et le suivi des patients restent insuffisants en Belgique. "Ils sont même tout à fait lacunaires, notamment au niveau du diagnostic, pointe du doigt la députée Sophie Rohonyi. Les personnes TDA/H restent incomprises tant par la société que par une partie du corps médical. De nombreux patients passent des années avec des problèmes de mémoire et de comportement par exemple, sans comprendre ce qui leur arrive. Ce qui peut parfois prendre des années. Il existe chez nous des centres d'expertise mais ils sont insuffisamment soutenus par les autorités publiques. C'est donc un des axes sur lesquels on souhaite travailler : on voudrait davantage comprendre la proportion de ce trouble en Belgique afin d'y répondre de manière plus efficace."
Des manifestations aux effets nombreux et diversifiés
Face à cette situation, la proposition de résolution demande donc aux différents gouvernements d’adopter un plan global interfédéral visant à améliorer différents axes, à savoir le diagnostic, la recherche, le traitement, le soutien aux centres d’expertise et la sensibilisation. Ce dernier point est d’ailleurs essentiel aux yeux de la députée Défi.
"On doit faire beaucoup plus de sensibilisation, notamment auprès du corps médical, des familles, des enseignants, dans les écoles mais aussi dans le milieu du travail. On parle souvent des enfants hyperactifs mais il y a aussi beaucoup d'adultes qui sont touchés sans le savoir et les conséquences peuvent être terribles, notamment au niveau de l'emploi. Dans les lieux de détention, on se rend d'ailleurs compte qu'on approche des 40 % personnes qui sont atteintes par ce trouble. L'impulsivité peut provoquer des délits, ce trouble doit donc être mis davantage en lumière." Les manifestations du TDA/H sont en effet nombreuses et diversifiées. Il peut s'agir de problèmes émotionnels, de problèmes de comportement, de problèmes physiques mais aussi de problèmes éducationnels (distractivité, problèmes de concentration, etc.), des problèmes relationnels (augmentation des conflits entre parents, fratrie, compagnon/compagne) et d'ordre professionnel : (changement d'emploi fréquent, perte d'emploi fréquente causés par les troubles du comportement, etc.).