2 500 euros par oreille, jusqu’à 3000 euros de suppléments: les appareils auditifs seront (enfin) plus accessibles en Belgique
En moyenne, les patients déboursent entre 1.300 et 3.000 euros de suppléments pour leurs appareils auditifs. Sous l’impulsion du député Patrick Prévot (PS), une proposition de résolution doit être votée ce jeudi en séance plénière à la Chambre et doit améliorer l’accessibilité des appareils auditifs.
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Publié le 02-03-2023 à 06h47 - Mis à jour le 02-03-2023 à 18h40
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Une personne sur quatre devrait avoir des problèmes d’audition d’ici à 2050. C’est le message envoyé par l’OMS il y a quelques mois suite au premier rapport mondial sur l’audition. Si l’on ne fait rien, au moins 700 millions de ces personnes auront besoin de soins auriculaires et auditifs et d’autres services de réadaptation. Pour sa part, la Belgique compte quelque 1,3 million de déficients auditifs, tous degrés confondus, dont 90 000 sourds et 200.000 personnes avec un appareil auditif sachant que le prix des prothèses auditives peut s’élever jusqu’à plus de 2 500 euros par oreille.
"Il y a un repli social qui peut vite être handicapant"
Chez nous, le nombre d’appareils vendus a doublé en l’espace de dix ans. S’ils sont à chaque fois remboursés par les assurances santé, une partie non négligeable du coût reste à charge des patients. Concrètement, ces suppléments varient entre 1.300 et 3.000 euros. Un montant qui a plus que doublé en 10 ans. Par exemple, pour toute personne de plus de 65 ans, 701,15 euros (monophonique) et 1 387,85 euros (stéréophonique) peuvent être remboursés sous certaines conditions.
Selon une étude de la Mutualité Chrétienne, pour 85 % des appareils, les Belges paient même plus que leurs voisins européens. “Face à cette situation, on doit relever les plafonds et offrir un meilleur remboursement aux patients”, indique le député Patrick Prévot (PS), qui est à l’origine d’une proposition de résolution visant à améliorer l’accessibilité des appareils auditifs. Cette dernière doit être votée ce jeudi en séance plénière à la Chambre et devrait être approuvée après avoir fait l’unanimité en commission.
Exclusion sociale et dégradation de la santé
“Notre texte vise à améliorer le remboursement actuel mais aussi à élargir ce dernier à plus de patients, notamment aux plus de 65 ans. On veut s’aligner sur des pays comme le Danemark et la France où les remboursements sont beaucoup plus larges et intéressants, tout en améliorant le diagnostic et la prise en charge des troubles auditifs, notamment via une plus grande implication des acteurs de la première ligne de soins”, détaille le député socialiste.
Et pour pouvoir prétendre à une intervention de la mutualité, la perte auditive doit être actuellement de 40 dB minimum, par oreille appareillée. Le texte prévoit également de diminuer ce seuil à 30 dB.
Pour la majorité des appareils auditifs, les Belges paient plus que leurs voisins
Un Belge sur 5 pourrait être concerné d’ici 2050
Dans le viseur des auteurs de la proposition de résolution, les prix élevés qui peuvent retarder l’achat d’un appareil auditif. Ce qui n’est pas sans conséquences. De nombreuses études ont en effet démontré à quel point la perte d’audition des personnes âgées est liée à un risque de dépression. Plus la perte d’audition est importante, plus le risque de dépression l’est aussi.
“Dans ce dossier, j’ai été interpellé par tout mon entourage, souligne Patrick Prévot. Les surcoûts sont exorbitants et certains patients n’ont pas le choix que de s’en passer. Le risque de repli sur soi est alors énorme. Quand on n’a pas une bonne audition, on peut très vite être perturbé lors d’une discussion, il y a un repli social qui peut vite être handicapant. Cette situation peut aussi déboucher sur d’autres pathologies, c’est pour cela que c’est un véritable sujet d’intérêt et de santé publique auquel on doit répondre”.