Pourquoi l’Ozempic, un antidiabétique détourné pour perdre du poids, inquiète les autorités médicales

Face à cette situation, de nombreux spécialistes craignent qu’en détournant ce médicament, les faux malades créent une pénurie et privent les diabétiques. L’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) précise que le produit est indiqué pour le traitement du diabète de type 2 insuffisamment régulé, en complément d’un régime alimentaire et d’exercice physique.

Sous forme de solution injectable en stylos préremplis, il peut être injecté par le patient lui-même “sous la peau du ventre, de la cuisse ou de la partie supérieure du bras, rapporte l’Agence européenne des médicaments. Une fois administré, il augmente la quantité d’insuline libérée par le pancréas après l’absorption de nourriture”.

Pris à long terme pour maigrir, le médicament peut être dangereux

Chez nous, l’offre du médicament est limitée. “Il existe en Belgique 5 présentations autorisées et commercialisées, précise la porte-parole de l’AFMPS, Ann Eeckhout. Pour ce produit, on constate une hausse de la demande même si on ne peut pas connaître le profil du patient. À ce stade, deux formes sont disponibles, deux autres sont temporairement indisponibles et la solution injectable en stylo prérempli à 3 ml est temporairement indisponible. Les deux formes pour lesquelles les stocks sont limités devraient être ravitaillées d‘ici la fin du mois de mars”.

Étant donné qu’il n’y a pas de médicaments alternatifs, l’indisponibilité est jugée critique. Un groupe d’experts est donc réuni pour trouver des solutions et proposer des recommandations aux professionnels de la santé.

“Ce médicament est disponible sur prescription médicale et aujourd’hui, on rappelle que la notice approuvée a comme indication le diabète de type 2 insuffisamment régulé, indique-t-elle. Si l’objectif est de maigrir, ce n’est à ce stade pas approuvé. Les médecins ont la liberté de prescrire un médicament quand ils jugent que cela peut aider un patient sur le plan individuel mais au niveau européen, il n’est pas conseillé d’en délivrer pour d’autres raisons. Lors d’essais cliniques, ce traitement a été approuvé pour les patients diabétiques mais pas pour d’autres pathologies”.

L’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) rappelle donc aux médecins et spécialistes que l’Ozempic doit être prescrit uniquement aux patients diabétiques. Les pharmaciens sont également tenus de signaler toutes les ordonnances suspectes. D’ailleurs, pour le traitement de l’obésité, le médicament Saxenda (solution à base de liraglutide pour injection sous-cutanée) peut être utilisé.

En France, où le médicament est de plus en plus prescrit pour de mauvaises raisons, l’Agence de sécurité du médicament alerte et des produits de santé (ANSM) est en alerte et prévient que s’il est pris à long terme pour maigrir, le médicament peut être dangereux, avec “des risques d’affections biliaires ou pancréatiques, de cancer de la thyroïde.