Le glaucome, ce “voleur silencieux de la vision”, peut être traité s’il est détecté à temps mais la moitié des patients ignorent qu’ils sont atteints
Le manque de dépistage face au glaucome, première cause de cécité dans le monde, inquiète les ophtalmologues.
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Publié le 16-03-2023 à 19h11
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Deuxième cause de cécité dans le monde, le glaucome touche 4 % de la population après 40 ans. Ce trouble, caractérisé habituellement par une hypertension oculaire, une détérioration du nerf optique causée par cette hypertension et un rétrécissement du champ visuel aux deux yeux, ne provoque la plupart du temps aucun symptôme.
C’est bien la problématique majeure posée par cette maladie car lorsque les symptômes apparaissent, il est malheureusement trop tard et les pertes s’avèrent irréversibles. Détectée à temps, cette maladie peut être traitée, mais la plupart des patients ignorent qu’ils en sont atteints.
En raison de la progression silencieuse de la maladie, du moins à ses débuts, environ 50 % des patients atteints dans les pays développés ne sont pas conscients d’en souffrir. Un nombre qui peut atteindre les 90 % dans les pays en voie de développement.
"Il est essentiel de faire un dépistage précoce et régulier"
Cette neuropathie optique que l’on dénomme souvent comme “le voleur silencieux de la vision” progresse de manière insidieuse et reste sans traitement curatif. “Malheureusement, elle ne se manifeste pas et, quand c’est le cas, il est déjà trop tard, indique le Dr Sayeh Pourjavan, responsable de la clinique du glaucome aux cliniques universitaires Saint-Luc. Quand la maladie débute, elle provoque la perte du champ visuel, il n’y a en fait pas de vision autour de l’œil. C’est une maladie chronique qui fait perdre la vue et, quand elle est présente, on ne sait plus rien faire pour ça”.
Un examen indolore qui ne dure que quelques secondes
Face à cette situation et dans le cadre de la Semaine du glaucome, plusieurs hôpitaux proposent un dépistage gratuit. C’est le cas du Service d’Ophtalmologie du CHU Saint-Pierre à Bruxelles ce vendredi 17 mars sur son site Porte de Hal.
Concrètement, le dépistage du glaucome s’effectue en pratiquant une mesure de la pression intraoculaire, et un examen au microscope de l’état du nerf optique lors d’une simple consultation chez votre ophtalmologiste.
Des examens complémentaires permettent de compléter le diagnostic comme la tomographie à cohérence optique, l’OCT et la mesure du champ visuel.
”L’examen est indolore, ne dure que quelques secondes, n’incommode pas la vue et n’empêche pas de reprendre ses activités par la suite. Faites-vous dépister dès 40 ans, et ne laissez pas le glaucome vous voler la vue, explique Eqla, une association belge qui agit au quotidien avec et pour les personnes aveugles et malvoyantes. Actuellement, on ne peut guérir le Glaucome. Les traitements médicamenteux, les lasers et ou les différentes techniques chirurgicales peuvent ralentir ou arrêter l’évolution de la maladie et la perte de la vision”.
Quels sont les facteurs de risques ?
La maladie peut survenir à tout âge, y compris à la naissance. Toutefois, sa fréquence augmente avec les années, notamment après 40 ans. “Il est donc essentiel de faire un dépistage précoce et régulier pour pouvoir limiter les atteintes visuelles et éviter la progression de la maladie vers des situations de handicap visuel sévère ou même la cécité”, conclut le service de presse du CHU Saint-Pierre.
Parmi les facteurs de risques, on retrouve une tension intraoculaire élevée, des antécédents familiaux de glaucome, une très forte myopie, l’augmentation de l’âge ainsi que des origines subsahariennes.
On estime que 250 000 personnes sont atteintes du glaucome en Belgique, dont la moitié qui l’ignore. Et à l’échelle mondiale, le glaucome touche environ 100 millions de personnes