C’est une découverte belge qui pourrait bien changer la donne du traitement et du suivi du cancer du sein. Et c’est même une première mondiale.
Des scientifiques UCLouvain sont parvenus à prévenir, dans des conditions très proches de la pratique clinique, la récidive et la dissémination de métastases d’un cancer du sein humain, chez la souris, et ce, grâce à un nouveau médicament (la molécule MitoQ). Leur travail démontre ainsi qu’il est possible de prévenir plus efficacement les rechutes et les métastases, causes principales de la mortalité des cancers. "Nous travaillons dessus depuis sept ans, c’est un soulagement d’arriver à des conclusions aussi importantes et encourageantes, se félicite Pierre Sonveaux, chercheur FNRS à l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain. À mes yeux, les résultats sont remarquables sachant que ce traitement est unique. Notre cible est les cellules cancéreuses pernicieuses qui dorment dans le cancer et attendent leur heure pour former des métastases et provoquer des rechutes. Bien souvent, on les détruit et elles échappent au traitement classique. Mais avec ce médicament, on va empêcher qu’un cancer ne se généralise ou une rechute locale, on améliore donc la qualité de vie et on favorise la guérison."
La recherche menée par Pierre Sonveaux et son équipe sera d’ailleurs publiée dans la prestigieuse revue scientifique Cancers ce mardi. On peut y lire qu’ils sont parvenus à identifier qu’un médicament développé pour d’autres maladies que le cancer, le MitoQ, qui permet d’éviter, dans 80 % des cas, l’apparition de métastases et d’éviter, dans 75 % des cas, la rechute locale du cancer du sein humain chez la souris. À l’inverse, la plupart des souris non traitées ont vu leur cancer récidiver et se généraliser.