Les infections sexuellement transmissibles en hausse chez les jeunes: "Beaucoup d'entre eux ont des comportements à risque"
Le manque d’éducation sexuelle est pointé du doigt.
Publié le 14-10-2022 à 06h26 - Mis à jour le 14-10-2022 à 10h42
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Depuis plusieurs années, le nombre de cas rapportés de chlamydia, gonorrhée, syphilis et autres infections sexuellement transmissibles sont en hausse dans notre pays, dans la population générale mais aussi et surtout chez les moins de trente ans
"Il y a une augmentation du nombre d'infections sexuellement transmissibles partout en Europe. À part le nombre d'infections au VIH qui a tendance à diminuer, la plupart des autres IST sont en hausse", explique Leila Belhir, infectiologue aux cliniques universitaires Saint-Luc.
Selon la spécialiste, une augmentation du nombre de dépistages ne suffit pas à expliquer cette hausse. "Une augmentation des dépistages explique en partie la hausse de cas déclarés mais ce n'est pas la seule explication. L'autre explication est le manque d'éducation sexuelle de façon générale. En d'autres termes, on n'explique pas assez et ce, dès que des jeunes ont une vie sexuelle active, le mode de transmission des IST et la façon de s'en protéger", précise-t-elle.
Selon le dernier rapport de surveillance des infections sexuellement transmissibles de Sciensano, la chlamydia est l’IST la plus fréquemment signalée et la plus répandue dans la population en Belgique. Cette infection, qui touche principalement les femmes entre 15 et 30 ans nécessite, selon l’organisme, une vigilance accrue en raison des risques pour la fertilité résultant d’une infection à chlamydia non traitée. Chez les hommes, la chlamydia est principalement diagnostiquée chez les 20-29 ans.
Le nombre de cas de lymphogranulome vénérien, une infection qui peut provoquer de graves maladies, est lui aussi en hausse. Quant à la gonorhée, qui est majoritairement diagnostiquée chez les hommes, elle est considérée plus rare que les deux infections précédentes mais est malgré tout répandue dans la population belge et montre également une tendance à la hausse depuis 2017. Idem pour la syphilis.
À l'exception du VIH, on peut guérir de toutes les IST citées précédemment dans cet article grâce à différents traitements, mais cela ne signifie pas que ces maladies ne représentent pas de danger pour la santé publique. "Oui on traite facilement la chlamydia et la gonorrhée mais certaines IST commencent à présenter une résistance aux antibiotiques. Peut-être qu'un jour, il sera plus difficile de soigner ces maladies. De plus, une des difficultés qui se posent avec la chlamydia, c'est que l'infection est souvent asymptomatique, mais si elle n'est pas traitée, elle peut provoquer des problèmes de fertilité. Pour la syphillis, on administre un traitement à base de péniciline. La maladie comporte plusieurs stades et heureusement, on ne rencontre plus de stades très graves comme par le passé", souligne Leila Belkhir.