L’hypnose, cette incroyable capacité autothérapeutique

Entretien avec Gérald Brassine à l’occasion de la sortie de son roman La vengeance du Jaguar, qui met en avant le pouvoir thérapeutique de l’hypnose.

Eric Guidicelli
L’hypnose, cette incroyable capacité autothérapeutique

Entretien avec Gérald Brassine à l’occasion de la sortie de son roman La vengeance du Jaguar, qui met en avant le pouvoir thérapeutique de l’hypnose. Si l’hypnose est un état modifié de conscience naturel, l’hypnothérapie est l’apprentissage de cet état habituellement spontané et de son usage afin d’en tirer un bénéfice. Cet état d’hyperconcentration dans lequel les capacités sensorielles et motrices sont modifiées permet d’initier une conduite appropriée dans un but thérapeutique.

À en croire le nombre considérable d’articles de presse, émissions télévisées, chroniques web et autres moyens de communication modernes, l’hypnose a le vent en poupe.

Cependant, bien que s’invitant de plus en plus régulièrement dans les médias qui surfent sur sa vague de popularité, cette thérapie douce et naturelle qu’offre l’hypnose demeure encore méconnue, ou plutôt mal connue, du grand public.

Différents facteurs contribuent à ce manque de compréhension. D’une part, les idées préconçues, telles que la peur de ne pas pouvoir se réveiller , de se faire hypnotiser contre son gré, de revivre des souvenirs douloureux, amènent à une interprétation erronée.

D’autre part, souvent associée aux hypnotiseurs de foire, elle suscite de nombreux fantasmes et crée d’autres fausses croyances comme la peur de se faire dominer, manipuler à son insu, ou encore de perdre le contrôle de soi.

Psychothérapeute , hypnothérapeute et fondateur de l’Institut Milton H. Erickson de Belgique (IMHEB), Gérald Brassine nous livre sa définition de l’hypnose. "C’est un phénomène naturel, tout à fait comparable à être dans la lune. Cet état se déclenche dans des tas d’activités quotidiennes, comme par exemple rouler en voiture, être plongé dans une lecture, dans un film, être passionné par son sport… On entre dans un état de concentration qui permet d’avoir un contrôle qu’on n’a pas d’habitude."

Ici, rien de spectaculaire, si ce ne sont les résultats obtenus dès la première séance. Les patients apprennent à reprendre le contrôle sur leur système nerveux autonome, sorte d’ordinateur de bord gérant les émotions et les sensations.

Enseignée à ses élèves, futurs praticiens en hypnose conversationnelle PTR (*), l’hypnose moderne dispensée par Gérald Brassine repose sur l’idée que l’hypnose n’est pas le fruit de la suggestion mais bien le fruit de l’usage de notre imaginaire.

En d’autres termes, il s’agit d’une hypnose égalitaire, active et participative dans laquelle le patient est l’égal du thérapeute et a sa part de travail à accomplir. Une fois la relation de confiance établie, le travail thérapeutique peut commencer.

Ses champs d’application sont très larges. "En tant que psychothérapeute, je connais surtout ce qui est afférent à la santé mentale (dépression, phobie, traumatisme) et psychosomatique, c’est-à-dire ce qui est à cheval entre la médecine et la santé mentale (les maladies des voies digestives supérieures, comme acidités, ulcères, hernie hiatale, les maladies des voies inférieures, comme le colon irritable ou d’autres maladies plus importantes, mais également une des polyarthrites évolutives, un certain nombre de maladies de la peau, problèmes de dos). Il y a aussi tout ce qui concerne les problèmes liés à la maternité (avortement, fausse couche, accident durant l’accouchement…), le deuil…"

"L’idée est d’aller visiter l’inconscient et lui demander quelles sont les bon nes raisons pour qu’il y ait ce problème… Le gros avantage d’une hypnose conversationnelle active c’est de pouvoir aider la personne à aller retrouver ses propres vérités."

Après avoir pris le temps de mettre en place toutes les protections hypnotiques nécessaires, le thérapeute accompagne le patient afin d’aller désensibiliser l’incident traumatique.

Comme l’explique Gérald Brassine, "le cerveau est bête et c’est en cela qu’il est malin", au sens où il ne fait pas complètement la différence entre le réel de l’imaginaire. Ainsi, il va être possible d’aller modifier un souvenir inscrit dans l’inconscient afin d’entraîner un changement dans son comportement actuel. "Contrairement aux idées véhiculées par les hypnotiseurs de foire, l’hypnose ne nous fait pas faire des choses que nous ne voulons pas. Bien au contraire, au lieu de perdre du pouvoir sur soi-même, on en gagne", conclut Gérald Brassine.

Plus d’infos: www.imheb.be

AEG

(*) PTR : Psychothérapie du trauma réassociative. Outil de pointe en matière d’hypnose, développé et enseignée par son auteur, Gérald Brassine. Lors d’un choc émotionnel le trauma engendre de nombreuses dissociations à réassocier (dissociation, anesthésie, amnésie…). Afin d’aller désensibiliser le traumatisme psychologique, le praticien emmène son patient au bon étage en état modifié de conscience.

« L’hypnose n’est pas le fruit de la suggestion, mais celui de l’imaginaire et de la mémoire. »

Gérald Brassine

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