Le télétravail, même obligatoire, n’est pas une option pour quatre Belges sur dix
Le télétravail n’est pas une alternative pour quatre Belges sur dix, bien qu’il soit obligatoire dans notre pays depuis le 16 octobre 2020. Néanmoins, le travail à domicile a tout de même augmenté de 53% en deux ans.
Publié le 26-11-2020 à 06h56 - Mis à jour le 26-11-2020 à 06h57
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Il y a un peu plus d’un mois, le gouvernement rendait obligatoire le télétravail. Pourtant, 39% des Belges actifs ne peuvent actuellement pas télétravailler. C’est ce qui ressort de l’enquête menée auprès de 2 000 travailleurs par l'entreprise de services RH Acerta et le bureau d’enquête Indiville.
Le profil des 39%
Pour quatre Belges sur dix, le télétravail n’est actuellement pas une option. Parmi ces 39%, on retrouve surtout les ouvriers. Ce qui est plus surprenant, ce sont les six employés administratifs sur dix qui ne peuvent pas télétravailler. Dans ce cas, à qui profite réellement de cette option ? “Nous constatons qu’aujourd’hui, le groupe qui bénéficie de la plus grande flexibilité concernant le télétravail est celui des cadres et des cadres supérieurs. Pourquoi cette flexibilité n’est-elle pas aussi applicable, par exemple, au personnel d’exécution et de soutien administratif ? Le télétravail a là aussi du potentiel et de plus, les travailleurs sont demandeurs. Il est intéressant pour les employeurs d’autoriser le télétravail de manière plus étendue, à condition bien sûr que les dirigeants et les collaborateurs mettent en place des accords et une bonne planification”, précise Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta.
53% en deux ans
Si le télétravail n'est pas une option pour certains Belges, il devient de plus en plus une habitude pour l’ensemble du pays. Il y a deux ans, le travail à domicile n’était pas possible pour 60% de la population active. Aujourd’hui, il l’est pour six travailleurs sur dix. Il a donc augmenté de 53% en deux ans, selon les chiffres avancés par Acerta et Indiville.
Le télétravail, une question d’âge mais pas que
Il ressort de cette enquête que les jeunes (18-34 ans) souhaitent davantage télétravailler que les plus de 50 ans. Même si pour l'instant, une personne sur quatre de cette tranche d’âge travaillent cinq jours par semaine à domicile. Il n’y a pas que les différences de générations qui entrent en compte lorsque l’on parle de télétravail. L’entreprise dans laquelle vous prestez a aussi un impact. Une petite entreprise (1 à 50 travailleurs) autorisa moins de jours de télétravail qu’une grande. Le secteur d’activités importe également. Certains se prêtent davantage au travail à domicile que d’autres. Par exemple, il est plus rependu dans le secteur public avec une moyenne de quatre jours de télétravail par semaine.
Quel avenir pour le télétravail ?
Même si un quart des Belges actifs déclarent vouloir se rendre tous les jours au travail en 2021, une très grande majorité d’entre eux souhaite poursuivre le télétravail, même lorsque le Covid-19 sera derrière nous. "C’est une nette minorité des Belges actifs qui souhaite travailler à temps plein à la maison ou à temps plein au bureau. 24 % des salariés préfèrent travailler tous les jours depuis le bureau, tandis que 12 % préfèrent travailler en permanence à domicile, par exemple. Le modèle hybride semble être le modèle gagnant” constate Laura Couchard. Idéalement, les Belges actifs souhaitent télétravailler deux à trois jours par semaine. C’est donc l’équilibre entre lieu de travail et domicile qui séduit le plus.