L'Horeca ressent très peu l'impact de la Tournée Minérale sur sa fréquentation: "Une bière ou un jus de fruit, c'est le même prix'"

Alors que plus de 1,5 million de Belges ont manifesté leur intention de ne pas consommer d'alcool durant le mois de février, cela ne semble pas impacter la clientèle des bars.

Loïc Dubois
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Samedi, 20h, dans un petit bar du centre-ville de Bruxelles, nombreux sont les clients qui boivent une bière ou un cocktail. Mais Julie, elle, boit un jus de fruit pour se détendre après une longue journée de travail. À partir du 1er février, ce type de comportement deviendra subitement beaucoup plus répandu qu'à l’accoutumée. Pour cause, ce mercredi marque le début de la “Tournée Minérale” : un événement lancé en 2016 par la fondation contre le cancer et qui consiste à ne pas boire d’alcool durant toute la durée du mois de février.

Si le Dry January touche à sa fin et que la Tournée Minérale débute aujourd’hui, ces périodes d'abstinence d’alcool semblent toutefois ne pas inquiéter outre mesure les barmen bruxellois. Une serveuse d’une brasserie proche du Cinquantenaire en témoigne : “On parle de la Tournée Minérale mais moi je n’en ai jamais vraiment ressenti l’impact, parce qu’on a toujours autant de clients. Ça fait 5 ans que je travaille ici et je n’ai jamais vraiment vu de différence à cette période de l’année”.

Un barman d’Etterbeek confirme ce ressenti : “Je n’ai jamais vu de différence en février non, pas du tout.” Au Cimetière d’Ixelles, même refrain : “On ne sent pas du tout de différence par rapport aux autres mois. Aucun impact sur les boissons qui sont consommées, et il n’y a pas forcément moins de clients non plus.”

Dry January, Tournée Minérale: "Faut pas exagérer!"

La gérante d’un autre bar du Cimetière d’Ixelles tient toutefois un discours quelque peu différent : “En général, on voit une petite différence parce qu’il y a des habitués qui font la pause. Parfois il y a moins de clients, parfois ils prennent un soft, ça dépend. Mais l’impact reste vraiment léger”.

Les nombreux Belges qui ont manifesté leur intention de ne pas consommer d'alcool durant ce mois de février fréquentent-ils si peu les bars ? Ou consomment-ils des boissons non-alcoolisées ? “En février, il y a plus de gens que d’habitude qui demandent un jus d’orange ou autre” nous explique un barman. “Pour moi ça ne change rien honnêtement : une bière ou un jus c’est le même prix”.

C’est également le constat de la serveuse interrogée dans une brasserie d’Etterbeek : “Les Jupiler Zéro c’est la seule bière que l’on vend sans alcool et c’est vrai que ça se vend pas mal au mois de février.”

Malgré le faible impact qu’il nous décrit par rapport à ses ventes de boissons, un barman du Cimetière d’Ixelles peste sur la multiplication des actions anti-alcool qui sont organisées : “On a déjà le Dry january en janvier, maintenant il y a la Tournée Minérale en février, bientôt ce sera mars, il faut quand même pas exagérer ! Autant arrêter de boire tout simplement. S'ils nous sortent des trucs comme ça tous les mois, ça devient lourd. Ce ne sont pas les grandes sociétés qui sont impactées, c’est toujours les petits.”

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