“Je ne veux pas être un poids pour mes enfants” : quand les seniors pensent avant tout au confort de leurs proches
De plus en plus de seniors passent par un "home organiser" avant d’aller en maison de repos.
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Publié le 15-02-2023 à 15h19
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C'est pas grave ! Ce sont certainement les mots que je dis le plus quand je travaille avec mes clients ", remarque Delphine Gilain, qui est "home organiser" depuis quelques années et qui voit de plus en plus de demandes de seniors prêts à aller en maison de repos et qui ont le souhait de faire le tri dans leur maison et… dans leur vie.
Et les enfants ? Dans nos sociétés si individualistes, le lien familial se distend-il avec les années ? "C e n'est pas ce que je vois. Certaines personnes qui me contactent ont passé les 80 ans et ont des enfants qui ont la soixantaine. Ils ne veulent pas peser sur leurs épaules et encore moins sur celles de leurs petits-enfants", explique Delphine Gilain. D'autres ont décidé qu'il était temps d'aller s'installer dans une maison de repos. Or, passer d'une habitation de 100, 200 ou 400 m² à un environnement de 15 ou 20 m², c'est un sacré gros travail. " Autant je dirais à une famille que ma mission est d'éliminer le superflu, autant chez les personnes âgées qui vont emménager ailleurs, elle est de garder l'essentiel. "
D’autres encore ont des enfants qui sont installés loin. Certaines personnes âgées savent aussi au fond d’elles que ce sera trop difficile d’agir en famille : disputes entre enfants, entre parents. Ou simplement la volonté de ne pas dévoiler ses petits secrets, ses peurs, ses douleurs…, de ne pas être un poids.
En tous les cas, à chaque fois, la home organiser se rend compte à quel point faire le tri et/ou optimiser les espaces avec une personne neutre, et professionnelle, est plus léger pour la personne âgée. Une fois qu'on est passé à l'action, on se sent soulagé, débarrassé d'un poids qui ne pèsera en plus pas sur ses enfants. Et puis, " on papote beaucoup et 80 % de mon temps sert à conseiller, bien sûr, mais à écouter et à dédramatiser. On ne vit pas dans des magazines, chacun a un curseur d'acceptabilité par rapport au tri et au rangement ", sourit Delphine, qui a appelé sa petite entreprise "Nids", "parce qu'un nid, ça se construit "… à tout âge.