Crise économique: démantèlement du tarif social pour les BIM "revenus"
Les économistes et les associations déplorent la suppression progressive de l’extension du tarif social.
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Publié le 04-03-2023 à 07h16
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Le tarif social s’adresse à différentes catégories de ménages précarisés bénéficiant par exemple d’un revenu d’intégration, d’une allocation pour personnes handicapées ou d’une garantie de revenu aux personnes âgées. Depuis février 2021, le tarif social a été élargi aux ménages bénéficiaires de l’intervention BIM.
Mais depuis plusieurs semaines, le gouvernement fédéral a fait part de son intention de priver progressivement ces publics. Une décision qui ne serait pas sans conséquences. La suppression du tarif social signifierait en effet qu'environ 400 000 familles dont le revenu est inférieur ou égal au seuil de pauvreté (soit 800 000 personnes au total) "seraient poussées plus encore dans la pauvreté", déplore le réseau belge de lutte contre la pauvreté (BAPN). "Supprimer - progressivement ou pas, cela ne change rien - l'accès au tarif social pour une partie des bénéficiaires du statut BIM revient à discriminer des ménages sur base du statut alors qu'ils ont des revenus identiques, dénonce l'économiste Philippe Defeyt. Le gouvernement Vivaldi a déjà fait le même coup avec le supplément de 50 euros par mois accordé à des personnes bénéficiant d'un statut particulier, discriminant des personnes avec des revenus très proches mais sans le "bon" statut"".
"On ne va pas favoriser ceux qui travaillent"
D'après lui, une telle mesure irait à l'encontre des préoccupations majeures affichées par ailleurs par le gouvernement fédéral, comme le fait de baser les mécanismes d'aides sociales sur base des revenus du ménage et non du statut. "Or, ici, on fait tout le contraire. Comment expliquer que les bénéficiaires du statut BIM auront tous des droits identiques en matière de soins de santé, de transports en commun, etc., mais pas en matière d'énergie ? De plus, on veut favoriser ceux qui travaillent mais avec une telle décision, tous les salariés et indépendants (surtout isolés) à petits revenus perdront définitivement l'accès au tarif social".
Cette décision induit en outre, selon les associations, des inégalités entre des familles aux revenus similaires. "Si c'est bien le cas, il s'agit clairement d'une mesure scandaleusement discriminatoire. Il faut reconnaître que la discrimination existait avant 2021, dans l'indifférence la plus totale. Ce n'est pas une raison pour la rétablir", conclut-il.