À Bruxelles, le chômage fait le grand écart : quelle commune s’en sort le mieux, quelle commune a le pire taux de la région ?
À quelques kilomètres de distance, des différences conséquentes dans la capitale.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/36241572-f582-4c83-9149-b3fcd1f9c672.png)
Publié le 09-03-2023 à 06h40 - Mis à jour le 09-03-2023 à 08h44
:focal(251x175.5:261x165.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CAEURMZGBVHYFFMOEW3TLOLE3Y.jpg)
Alors que le taux de chômage bruxellois dépassait la barre des 20 % au début des années 2010, il est redescendu aux environs de 15 % ces dernières années. Avec, comme partout, de grandes disparités locales. Phénomène normal, selon Bernard Clerfayt (Défi), pour qui la question du chômage “dépasse le cadre des communes”. “Il n’y a pas non plus, entre les communes, d’égalité des revenus, du niveau de diplôme…”, commente le ministre bruxellois de l’Emploi. Parmi les outils de la Région pour activer ses demandeurs : des primes (comme Activa, qui réduit les charges salariales à l’embauche de jeunes et seniors) et un soutien aux formations. Car, c’est un des paradoxes de Bruxelles, pointe Clerfayt : un faible niveau de diplôme de la population, mais des emplois nécessitant de hautes qualifications.
Dans la capitale, c’est Molenbeek qui affiche le taux de chômage le plus élevé en février 2023 : 21,8 %. “Mais la situation s’est améliorée”, insiste l’échevin Amet Gjanaj (PS). En dix ans en effet, la moyenne annuelle a chuté de 6 points. Selon l’échevin, ce taux de chômage est à prendre en considération dans un contexte plus large de précarité et de faible niveau de formation. “Il y a une inaccessibilité de certains emplois, pour une population qui compte un nombre élevé de personnes sous-qualifiées”, explique le mandataire, conscient des stéréotypes parfois accolés à la commune aux moulins. “L’image négative, elle est là. Il y a dès lors deux comportements : être désespérés, ou avoir le ressort pour rebondir. La commune est dans cette logique-là de vouloir rebondi.” Ces dernières années, à ses dires, les services d’aide à l’emploi ont été renforcés, via le guichet d’économie locale, l’ALE, un travail de mise en relation… Peu nombreuses sont d’ailleurs les cellules commerciales vides. C’est là le “paradoxe” de Molenbeek, indique Gjanaj qui pointe la vitalité des petits commerces. Notons que St-Josse, commune la plus pauvre de Belgique, affiche des taux de chômage similaires, parfois supérieurs, à Molenbeek au cours de la décennie.
À l’inverse, le sud-ouest de la capitale se démarque des données bruxelloises en affichant des taux d’inactivité qui ne dépassent pas la dizaine. C’est à Woluwe-Saint-Pierre que le taux de chômage est le plus bas (8,3 % en février 2023), suivie par ses voisines Auderghem (9,4 %) et Woluwe-Saint-Lambert (9,9 %). Un chômage ici aussi, souligne l’échevin sanpétrusien, à considérer dans une dimension large. “On a un public socio-économiquement plus favorisé de base”, commente Alexandre Pirson (LE).