Nuisances sonores: les victimes souvent impuissantes
Il existe des procédures légales pour protester contre les nuisances mais leurs résultats peuvent s’avérer décevants.
- Publié le 03-06-2023 à 12h16
- Mis à jour le 03-06-2023 à 15h01
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Un voisin un peu trop fêtard qui invite ses amis trois fois par semaine jusqu’à pas d’heure. Un autre qui écoute de la musique à longueur de journée. Un autre encore, particulièrement matinal mais qui n’entend pas son réveil, contrairement aux locataires de l’appartement du dessous… Le bruit, et surtout le bruit des autres, nous gâche la vie.
Les nuisances sonores constituent d’ailleurs la majorité des plaintes adressées à Bruxelles Environnement.
Malheureusement, pour les oreilles sensibles, les possibilités d’action sont limitées. “Les gens sont à couteaux tirés quand il s’agit de nuisances sonores. Généralement, ça ne rigole pas. La difficulté, c’est que dans la majorité des cas, les litiges concernent des personnes qui vivent dans un même immeuble et recevoir une lettre du juge à cause de son voisin, ce n’est pas ce qu’on fait de mieux niveau ambiance”, observe Vincent Bertouille, juge de paix.
De plus, les voisins bruyants sont rarement conscients des nuisances occasionnées. “Le bruit est une notion très subjective. Si l’évier de votre voisin goutte toutes les 10 secondes et que vous l’entendez et vous focalisez dessus, vous pourrez trouver ça très pénible alors que pour une autre personne, ce ne sera pas le cas. Il est très difficile d’objectiver les choses”, poursuit-il.
Le recours à un juge de paix comporte des limites. “La voie habituelle, c’est la demande de conciliation. C’est une procédure qui n’est ni obligatoire ni contraignante. Si vous avez un litige avec votre voisin, rien ne l’oblige à se présenter devant le juge de paix”, explique-t-il.
La police n’est pas non plus toujours d’un grand secours. “Il faut que le trouble dépasse ce qu’on doit normalement supporter en termes de bruit. C’est délicat. On pourrait imaginer une obligation de respecter certaines règles mais il reste à voir comment ? En envoyant un huissier de justice dès que ça déborde ?…. C’est toute la difficulté, ce sont des situations humaines et parfois difficiles”, admet Jean Hwan Tasset, président des justices de paix du Brabant wallon.