Les bombardements font rage à Kharkiv, à proximité immédiate de la Russie. De nombreux civils sont pris au piège. Ils exigent la mise en place d’un corridor humanitaire. Témoignage.
"C’est un cauchemar de voir la ville dans laquelle j’ai grandi, étudié, se faire démolir à coups de bombardements", Iuliia ne peut retenir ses sanglots en évoquant sa ville natale dévastée par l’armée russe. Cette Ukrainienne de 38 ans (photo ci-dessus avec sa mère) vit depuis 2005 en Belgique. Sa soeur avec son bébé de sept mois et sa maman ont été pris au piège dans leur immeuble. En début d'après-midi, elles ont pu s'échapper in extremis pour aller à Poltava, à 150 km de Kharkiv. Mais leur sort reste incertain.
"Je suis en contact avec elles toutes les heures. Ma famille ne pouvait pas partir. Il était impossible pour ma soeur et son bébé de quitter l’immeuble pour se rendre à la gare et prendre un train pour quitter l’Ukraine, c’était beaucoup trop risqué. Ma soeur a trouvé refuge dans le parking souterrain de son immeuble situé dans le centre de la ville", explique Iuliia. "Ma maman, quant à elle, est âgée de 76 ans et ne peut pas se déplacer rapidement. Même se rendre à l’abri dans une station de métro était impossible et trop lointain. Les bombardements ont eu lieu dans sa rue ce mercredi matin lorsqu'elle était retranchée dans un espace souterrain avec tous ses voisins. Toutes les fenêtres de l'immeuble ont explosé."