Le film Le résumé notre avis
Publié le 27-03-2012 à 00h00
Young adult
Un divertissement sympathique mais pas assez féroce sur la jalousie
Comédie
Réalisé par JASON REITMAN
Avec CHARLIZE THERON, PATRICK WILSON, PATTON OSWALT, ELIZABETH REASER
Durée 1h34
Mais qu’est-ce qui foire dans la vie de Mavis Gary ? Sublime, elle passe pourtant toutes ses nuits seule. Douée pour l’écriture, elle pourrait jouir du succès de sa série pour enfants… si son nom apparaissait sur la couverture des romans. Quant à ses parents, ils continuent de vanter les qualités de son ex plutôt que les siennes ! Pis : son petit ami du lycée, Buddy, l’invite à son mariage avec Elizabeth. C’est la goutte de bonheur d’autrui qui fait déborder le vase de son désespoir. Il faut donc passer à l’action. Et quitter sur-le-champ Minneapolis pour le village honni de son enfance. Avec un seul objectif en tête : regagner le cœur de Buddy. Par tous les moyens possibles, surtout les plus sexy. Et cela même si son vieil ami Matt lui fait bien comprendre que c’est peine perdue : Buddy file le parfait amour.
Réalisateur de Juno, Thank you for smoking ou Up in the air, Jason Reitman possède un talent fou pour transformer ses comédies en analyses férocement drôles de la nature humaine sans jamais verser dans la caricature. Objectif qu’il tente de nouveau d’atteindre avec la crise de jalousie d’une trentenaire égoïste en perte de valeurs, qui veut le beurre de la réussite, l’argent du beurre et le sourire (en plus de la vie paisible et amoureuse) du crémier. Mais le résultat ne convainc qu’à moitié. On sent qu’il n’a pas osé lâcher les chevaux. Tout reste trop sage, y compris la pourtant prête à tout Charlize Theron. L’amusement gentil l’emporte donc sur les rires ou les descriptions cinglantes. Il nous avait habitués à mieux. P. L.
Perfect sense
Peut-on surmonter la perte de l’un de nos cinq sens ?
Drame futuriste – Réalisé par DAVID MACKENZIE
Avec EVA GREEN, CONNIE NIELSEN, EWAN MCGREGOR
Durée 1h32
Perdre l’odorat serait-il une catastrophe ? Une épidémie, totalement inexpliquée, frappe la planète. Impossible à endiguer, elle s’étend comme une traînée de poudre. Amoureux pour la première fois de sa vie, Michael ne se laisse pas abattre pour autant. Il continue à préparer de bons petits plats dans son resto. Même si l’odeur de Susan lui manque, il parvient à continuer à vivre normalement. Jusqu’à ce qu’un nouveau mal frappe l’humanité, désormais privée de goût. Plus rien n’a de saveur. Embêtant pour son restaurant. Mais pas insurmontable. Le danger vient plutôt de l’extérieur. La panique commence à l’emporter. Surtout lorsqu’un virus déclenche de terribles accès de violence avant de faire perdre l’ouïe.
Plutôt qu’écrire une thèse universitaire, le réalisateur de Young Adam a demandé à Ewan McGregor et Eva Green d’illustrer ce qui se passerait au niveau de leur couple au fur et à mesure qu’ils perdent les sens. À eux deux, ils deviennent le symbole d’une société déboussolée parfois aussi capable de surmonter les obstacles. Mais jusqu’où pourront-ils s’adapter ? Que restera-t-il de leur humanité et de leurs sentiments à chaque nouvelle privation de sens ? Les questions sont prenantes et participent à l’angoisse qui quitte l’écran pour s’installer dans la salle. Seulement, une fois le principe admis, le film se révèle lent, répétitif, prévisible et ennuyeux. Dommage. P. L.
Indian palace
Passer sa retraite en Inde
Comédie – Réalisé par JOHN MADDEN
Avec JUDI DENCH, MAGGIE SMITH, TOM WILKINSON, BILLY NIGHY
Durée 1h58
Plutôt que de passer du bon temps sur la Costa Brava, des retraités britanniques s’offrent un séjour prolongé dans un pays nettement plus exotique, l’Inde. En pensant qu’il s’agit de la même chose que l’Espagne, “mais avec plus d’éléphants”. Sur place, parler de choc culturel pour les flegmatiques du 3e âge tiendrait de l’euphémisme. Tout leur paraît étrange dans ce pays absolument pas reposant. Les conducteurs de bus prennent des risques insensés, les hôtels prétendument luxueux sont poussiéreux, les équipements modernes servent surtout à faire joli puisqu’ils ne fonctionnent pas et tout le monde semble trouver cela normal. Les Indiens prennent la vie comme elle vient, avec le sourire et philosophie.
Le réalisateur de Shakespeare in love , John Madden, a su rendre à merveille le choc ressenti lorsqu’on met pour la première fois les pieds en Inde. Pour mieux révéler la beauté et le charme de ce pays grand comme un continent à la richesse humaine infinie. Son idée de génie, c’est d’y avoir envoyé des retraités bien british, pas vraiment souples de caractère mais à l’humour désarçonnant. Le contraste entre leur conception du raffinement et les conditions de vie est parfois hilarant. Comme le casting est parfait, John Madden signerait son plus beau film s’il ne tombait si souvent dans l’angélisme sirupeux. À voir quand même. P. L.
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