Boire et déboires d’un punk à chien

Le grand soir. À réserver aux amateurs de curiosités au style anarchique

RÉSUMÉ. P unk à chien et fier de l’être, Not glande toute la journée, fait la manche à la sortie des grandes surfaces, sirote des cannettes de bière, prend son bain à poil dans les fontaines au milieu des ronds-points et marche lentement sans but dès qu’il s’éloigne de la friterie de ses parents. Tout le contraire de son frère, Jean-Pierre, vendeur de matelas qui croit dur comme fer aux vertus du travail… jusqu’à son licenciement pour manque de productivité. Il va donc falloir que Not apprenne à son frangin à devenir un punk à son tour.

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NOTRE AVIS. Les réalisateurs de Louise Michel et de Mammuth n’ont jamais travaillé dans la finesse. Et Le grand soir ne fait pas exception à leur style débridé, bordélique, qui tient avant tout du grand n’importe quoi. Les excès en tout genre se succèdent et se répètent sans jamais amuser, séduire ou interpeller. C’est excessif d’un bout à l’autre, incroyablement mal joué par une Brigitte Fontaine calamiteuse, outrancier dans le chef d’un Albert Dupontel manifestement pas dirigé du tout et construit sans cohérence.

Cette dénonciation du capitalisme qui rejette les gens dès qu’ils ne sont plus productifs tiendrait la route le temps d’un court-métrage. Hélas, cela dure beaucoup plus longtemps. D’anecdotes insipides en plans interminables (notamment quand les deux comédiens parlent en même temps à leur père sans se soucier de son indifférence), le film s’étire sur les chemins de l’ennui.

À part les courtes apparitions savoureuses de Bouli Lanners et la composition plus vraie que nature d’un Benoît Poelvoorde à la démarche traînante et aux épaules voûtées, rien ne touche dans cette comédie rarement drôle et assez peu interpellante. L’ouvrage s’adresse donc avant tout aux amateurs de curiosités au style anarchique et aux messages aussi troubles que le fond d’une bouteille de gros vin qui tache. Les autres ne tiendront pas jusqu’au bout.

P. L.

Le grand soir

Comédie

Réalisé par Benoît Delépine et Gustave Kervern

Avec Benoît Poelvoorde, Albert Dupontel, Bouli Lanners et Brigitte Fontaine

Durée 1h32

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