Mort de Sourour : de nouveaux éléments et des questions autour du décès de la Bruxelloise

Le parquet persiste à appuyer sur la thèse du suicide de cette mère de 46 ans.

Mort de Sourour : de nouveaux éléments et des questions autour du décès de la Bruxelloise

Un décès et, toujours, près d’un mois après les faits, de nombreuses questions.

Le 12 janvier dernier, on apprenait le décès de Sourour Abouda en cellule de dégrisement du commissariat de police de la rue Royale à Bruxelles. Pour rappel, cette mère de famille sans histoire s’est retrouvée dans la voiture d’un couple qui était sur le point de partir en vacances. Elle tenait des propos incohérents. Le couple de vacanciers a alors contacté les forces de l’ordre. Sourour était interpellée aux alentours de 5h50 et est décédée vers 8h30, au commissariat. Un commissariat moderne, équipé de vidéosurveillance dans les cellules.

Un témoin oculaire a raconté à la RTBF son interpellation par la police : "J'ai vu deux camionnettes de police et cinq policiers. Ils ont réussi à la faire sortir de la voiture et ils l'ont menottée. Elle avait l'air désorientée, mais n'a opposé aucune résistance. Je n'ai pas trouvé que les policiers étaient agressifs lorsqu'ils lui ont passé les menottes. Elle non plus ne l'était pas. Après, elle a été embarquée dans l'une des deux camionnettes. Ils sont restés encore sur place plus de 15 minutes avant de démarrer", confie-t-il à nos confrères.

La police se lance alors dans un rapport dans lequel les agents précisent que Sourour ne semblait pas en état d’ébriété. Un élément important, que les analyses toxicologiques, dont les conclusions ne sont pas encore connues, pourront éventuellement corroborer.

Comme le veut la procédure, la police a alors déterminé s’il y avait besoin ou non de faire appel à un médecin ou de se rendre à l’hôpital pour prendre en charge Sourour.

Ce ne sera donc pas le cas pour Sourour, qui est placée dans une cellule sous surveillance, filmée en permanence par une caméra - dont les images à l’intérieur de la cellule ont été visionnées par le comité P et la magistrate en charge du dossier.

Sourour recevra alors une couverture et une bouteille d'eau. Il se serait passé plus d'une heure entre le décès de Sourour et le moment où un policier l'aurait prise en charge. "Plus d'une heure, c'est long", confie cette source, toujours à la RTBF. "L'enquête va devoir déterminer pourquoi il a fallu autant de temps avant qu'un policier n'intervienne et prête secours à la victime."

Ces éléments éclairent l'affaire d'une lumière qui tend à écarter la thèse du suicide par strangulation. Pour Selma Benkhelifa, l'avocate de la famille, la thèse du suicide s'en trouvait presque "complètement abandonnée". "La communication qui a été faite à la famille ne semble en tout cas pas du tout correspondre à la réalité", disait-elle encore.

Sauf que le parquet de Bruxelles, qui a fini par communiquer, hier, n'a pas manqué de confirmer à nouveau la mort par auto-strangulation de Sourour. "Dès qu'il a été avisé du décès de Sourour A., le parquet de Bruxelles - ainsi que le comité P - a analysé les images caméra du complexe cellulaire. Le parquet a également requis un médecin légiste pour faire une autopsie. Sur la base des résultats de ces premiers devoirs d'enquête, le parquet a pu constater avec certitude qu'il n'y avait pas d'intervention de tiers et que la cause du décès était une auto-strangulation", maintient donc le parquet, qui persiste et signe.

Deux versions s’opposent donc. Et bien des questions demeurent.

La dépouille rapatriée

Le corps de Sourour, qui possédait la double nationalité belge et tunisienne, est arrivé mardi à l’aéroport de Tunis. La dépouille a été prise en charge depuis l’Institut national de criminologie et de criminalistique où il se trouvait depuis le décès. Un médecin légiste a réalisé une contre-autopsie dont les résultats seront connus dans les prochains jours.

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