Danny Khezzar, le cuistot qui "ne râpe pas que des carottes"

Le premier candidat à remporter le concours parallèle de Top Chef est également un artiste de trap latine. Rencontre.

Interview > Aurélie Parisi
DANNY
Danny Khezzar, candidat de "Top Chef" saison 14. ©Julien THEUIL / M6

C'est l'effet montagnes russes pour Danny Khezzar. Deux semaines après avoir intégré Top Chef, le jeune homme de 26 ans originaire d'Ambilly s'est fait éliminer suite à l'épreuve de la transparence. Mais, à son plus grand étonnement, une seconde chance s'est offerte à lui. Contacté par la cheffe étoilée Hélène Darroze, le candidat a été invité à affronter le premier éliminé de Top Chef, Miguel Garcia-Herrera, dans un concours parallèle déroulé le soir, à l'abri de tous les regards, sur le plateau de l'émission télé.

Gagnant de l’épreuve, qui consistait à réaliser le meilleur cœur coulant, Danny Khezzar a eu la chance d’enfiler les manchettes de l’équipe rouge. Pour les garder et réintégrer le concours en quart de finale dans la brigade d’Hélène Darroze, il devra toutefois s’imposer chaque semaine face au dernier candidat éliminé.

"Quand j'ai appris que j'étais éliminé, j'étais évidemment très déçu. Je n'avais pas encore montré l'étendue de mon savoir-faire en cuisine, explique Danny Khezzar. J'étais super heureux de savoir que tout n'était pas fini pour moi. La tâche de réaliser un cœur coulant n'était toutefois pas facile, même si je suis un bon technicien. Il faut laisser sa créativité parler et rendre un plat abouti en seulement une heure de temps."

Quand Top Chef est-il devenu un objectif pour vous ?

"Dès que j’ai eu l’opportunité de m’inscrire, ce concours est devenu un objectif. Pour moi, c’était une aventure de fous que j’allais enfin vivre de l’autre côté du petit écran. J’ai beaucoup de projets dans la vie et celui-ci en fait partie."

Dès le premier épisode, vous avez épaté les chefs par votre technique. Est-ce que le concours du MOF (Meilleur Ouvrier de France) fait partie de vos projets ?

"Bien sûr. Top Chef est là pour me mettre le pied à l’étrier. Plus tard, je vise le MOF mais également le Bocuse d’or."

Comment a démarré votre carrière dans la cuisine ?

"J’ai réalisé mon premier stage grâce à un cadeau fait par mes parents. Pour mes 15 ans, ils ont réservé une table au restaurant de Michel Roth. En apprenant que j’étais passionné de cuisine, il m’a fait visiter celles de son restaurant et il m’a dit que si un jour je voulais faire un stage en cuisine, j’étais le bienvenu. Et, ça s’est fait. Aujourd’hui, je travaille à ses côtés en tant que sous-chef. Grâce à mon père, j’ai également signé mon premier CDI. Il est pompier et un jour, il a dû s’occuper d’une fuite d’eau au restaurant de Pierre Gagnaire. C’est là qu’il a entendu qu’il cherchait du monde en cuisine. J’ai donc posé ma candidature et j’ai été pris. En fait, mon père a été mon premier agent !" (rires)

Qu'est ce qui fait votre force dans Top Chef, selon vous ?

"Ma créativité. J’aime rebondir avec de nouveaux thèmes, de nouvelles idées et sortir du lot. À côté de ça, j’ai un certain bagage technique que j’entretiens depuis 10 ans."

À côté de la cuisine, vous êtes un passionné de musique et pratiquez la trap latine. Vivez-vous aussi de cette activité ?

"Avec Vince, mon meilleur ami, on a créé le groupe "Les frères Bizzy" et on se produit régulièrement en festivals, en concerts, dans les boîtes de nuit. Les gens peuvent retrouver nos chansons et nos clips sur les réseaux sociaux. Je pourrais uniquement vivre de cette activité mais je ne veux pas quitter la cuisine. Je veux continuer à vivre de mes deux passions."

Dans le dernier épisode de Top Chef, vous évoquez les faibles salaires perçus par les jeunes chefs par rapport au nombre d'heures effectuées. Cela ne vous a-t-il jamais découragé ?

"Ce que je voulais dire dans l’épisode, c’est que le métier de cuisinier ne fait peut-être pas rêver au niveau des salaires mais que c’est un beau métier et qu’il faut continuer à y croire si on est passionné. C’était ma façon d’encourager les jeunes qui rêvent d’évoluer là-dedans. Moi, je viens d’un quartier défavorisé et beaucoup de mes amis n’ont pas de travail fixe. Travailler dans un établissement comme un palace m’a ouvert l’esprit et m’a appris de belles valeurs."

Est-ce que Top Chef vous en a appris davantage sur votre cuisine ?

"Avant Top Chef, je n’avais pas la dynamique de passer par l’émotion pour créer un plat. J’étais plus dans le visuel. Depuis, je le fais au quotidien et je vois que lorsque quelqu’un goûte mon plat, il y a une étincelle en plus."

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