"100% de voitures de société électriques en 2026": le constat est implacable, on est encore loin du compte
L'électrique ne séduit pas encore les entreprises. Plusieurs obstacles sont avancés.
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- Publié le 26-05-2022 à 08h09
- Mis à jour le 08-06-2022 à 13h23
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L’annonce avait eu l’effet d’une bombe au moment de la formation du gouvernement De Croo en 2020 : ledit gouvernement comptait accélérer le verdissement de la flotte de voitures de société en Belgique afin que toutes les voitures immatriculées à partir du 1er janvier 2026 soient zéro émission si elles veulent conserver un régime fiscal favorable.
En mai 2021, l’objectif était confirmé et les modalités d’application établies : la dégressivité de la déduction fiscale des véhicules thermiques de société immatriculés après juillet 2023 était entérinée. Ces derniers verront leurs avantages fiscaux diminuer pour atteindre une déductibilité de 50 % en 2026 et de 0 % en 2028. Dans le même temps, les véhicules à zéro émission de carbone verront leur déductibilité plafonnée à 100 % en 2026 avant de progressivement diminuer pour atteindre 67,5 % de déductibilité en 2031.
Une décision censée sonner le glas des véhicules thermiques de société. Pourtant, à en croire le dernier baromètre de Mobilité d’Arval, réalisé auprès de 301 entreprises, ces dernières ne seraient pas encore prêtes à passer le cap du tout électrique.
Selon Arval, la moitié (49 %) des voitures de société classiques et 57 % des utilitaires devraient encore être des véhicules à moteur à combustion dans trois ans. "La proportion de véhicules entièrement électriques en 2025 est estimée respectivement à 20 % pour les voitures et 24 % pour les véhicules électriques légers. Par ailleurs, six gestionnaires de flotte sur dix ne seraient pas encore prêts à recourir à des voitures 100 % électriques avant 2025."
Parmi les obstacles à la transition électrique : une absence de solutions de recharge au domicile du travailleur (28 %), une différence de prix trop importante par rapport au thermique (24 %), ou encore l’insuffisance de points de recharge en rue.
Près de sept entreprises sur dix déclarent toutefois envisager l’installation à court terme de bornes de recharge sur leur site, tandis que quatre entreprises sur dix envisagent également de financer partiellement l’installation d’une borne chez leurs collaborateurs.
Autant d’arguments qui n’incitent pas les gestionnaires de flotte à passer rapidement au tout électrique. Ni même à réduire la taille de leur parc automobile.
Selon Arval, seuls 6 % des gestionnaires de flotte prévoiraient en effet une diminution du nombre de véhicules existants dans les trois prochaines années, et cela, malgré la généralisation du télétravail qui implique un usage moins important de la voiture. "Les autres prévoient plutôt une stabilisation (73 %) ou une croissance (19 %) de leur flotte d'entreprise. Les principaux arguments mis en avant sont la poursuite du développement des activités (46 %), les projets d'instauration d'un système de partage (30 %), ainsi que l'attrait et la rétention des effectifs (28 %) avec l'octroi d'une voiture de société. Par ailleurs, 85 % des gestionnaires de flotte estiment que le télétravail n'a eu aucune influence et n'influencera pas davantage leur politique en matière de mobilité."