Mobilité douce : 74 % des Belges pensent que les initiatives politiques compliquent leur mobilité
Selon le grand baromètre annuel d’Europ Assistance, la crise actuelle freine les efforts en matière de mobilité douce. Mais pas seulement…
Publié le 08-03-2023 à 15h38 - Mis à jour le 08-03-2023 à 15h55
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La mobilité douce en Belgique entraîne souvent des débats animés en Belgique. Simple exemple avec le plan bruxellois Good Move, qui a fait pas mal de remous dans la capitale ces derniers mois. Car si les idées sont souvent bonnes sur le fond, la mise en application ne peut pas satisfaire tout le monde. Mais dans un monde où les défis climatiques et de qualité de vie dans les grandes villes ne peuvent être oubliés, il est important de prendre des mesures. Les Belges en sont d’ailleurs conscients, selon les chiffres du dernier baromètre d’Europ Assistance sur la mobilité douce. “La majorité des Belges est favorable à la promotion d’une mobilité plus durable. Tout comme pour l’écologie en général, 71 % des Belges accordent une (grande) importance à l’écologie et à la durabilité liée à leur mobilité ! Même si les habitants (proches) des villes sont davantage persuadés que leurs habitudes de mobilité sont durables, 60 % des Belges estiment que le citoyen ne fait pas assez d’efforts pour rendre sa mobilité plus durable”, apprend-on.
Mais avoir de bonnes idées ne suffit pas, et c’est souvent quand il faut passer à la pratique que cela coince. “Seulement 32 % des personnes interrogées jugent leurs propres actions bonnes pour la planète et la majorité d’entre elles (57 %) estiment qu’elles peuvent faire mieux. En effet, seulement 40 % d’entre elles diminuent leurs déplacements en véhicule thermique afin de réduire leur empreinte écologique”, complète Europ Assistance.
Et pour faire évoluer les mentalités, on attend des mesures fortes des pouvoirs publics. Et les mesures déjà en place ne sont pas forcément populaires… “Par rapport aux décisions politiques en matière de mobilité durable telles que la suppression du diesel ou l’augmentation des pistes cyclables, 39 % de la population est 'enthousiaste' ! L’enthousiasme est cependant moins élevé que l’année passée auprès de la population périurbaine (38 %, -8 pts). Les réfractaires aux décisions politiques sont principalement des personnages plus âgées (+ 55 ans). Aussi, 3 Belges sur 10 (30 %) estiment que les décideurs politiques imposent trop de contraintes en matière de mobilité (soit une augmentation de 7 pts comparé à l’année passée), et ceci surtout auprès de la population plus âgée.”
Aussi, pour 3 Belges sur 4 (74 %), la promotion de la mobilité douce, telle que la mise en avant des modes de transport alternatifs, est perçue, comme un obstacle potentiel à leur mobilité quotidienne. C’est surtout le cas pour les personnes de plus de 55 ans – il est toujours difficile de changer de vieilles habitudes – et pour ceux qui habitent dans des zones plus rurales. Et pour ces derniers, c’est plus compréhensible, évidemment.
Pour la voiture électrique, le prix d’achat reste le principal frein à l’achat
Et la voiture électrique dans tout cela ? La crise économique n’arrange rien à la méfiance d’une partie de la population. “Le principal obstacle à l’achat d’une voiture électrique reste de loin son prix (73 %), suivi par le manque de stations de recharge (48 %) – même si cet obstacle est moins prononcé que l’année passée (-6 pts) – et la difficulté de recharger la voiture à domicile (43 %). À noter que 35 % des personnes interrogées ne sont pas convaincues des bienfaits écologiques de la voiture électrique, notamment les plus âgés (45 %). D’autres entraves liées à des paramètres économiques et industriels font également hésiter les consommateurs à “transiter” vers une voiture électrique, comme la crise énergétique à laquelle nous faisons face actuellement (62 %), la diminution du pouvoir d’achat (37 %) et la crainte de pénuries de matières premières dans la fabrication de batteries de voitures électriques (36 %).”
Enfin, seuls 36 % des Belges estiment réaliste le passage à une mobilité 100 % électrique d'ici 2035. Il y a encore du boulot, donc.