Interdiction des moteurs thermiques : l’Italie demande une exception pour les biocarburants

Alors que l’Europe semble prête à accorder à l’Allemagne une exception pour les moteurs à combustion fonctionnant aux carburants synthétiques après 2035, voilà que l’Italie demande qu’il en soit de même avec les biocarburants !

Nicolas Morlet
Pompe Super-éthanol E85
Les biocarburants peuvent être utilisés dans les moteurs thermiques traditionnels sans modification majeure. ©Bernard Rouffignac

"L'Italie a averti la Commission européenne qu'elle ne soutiendrait une solution visant à débloquer l'élimination progressive des voitures à moteur à combustion prévue par l'UE d'ici 2035 que si elle autorisait la vente de voitures fonctionnant aux biocarburants après cette date" selon l’agence Reuters.

Une nouvelle tuile pour l’Europe, qui tente de sauver sa proposition de loi visant à interdire la vente de tout moteur thermique dans l’Union à partir de 2035. Une interdiction dont les débats ont été relancés depuis que l’Allemagne a jeté un pavé dans la mare en refusant de voter en sa faveur à la Commission.

L’Europe semble donc contrainte de revoir sa position en accordant à l’Allemagne une dérogation pour les moteurs fonctionnant aux carburants de synthèse. De quoi ouvrir une brèche dans laquelle s’engouffre aujourd’hui l’Italie, également fervente opposante à la proposition de loi européenne. Dans une lettre adressée à la Commission, les ministres italiens des Transports, de l’Environnement et des Entreprises ont demandé à ce que la proposition couvre également les biocarburants, "n’acceptant pas une interprétation indûment restreinte des ‘carburants neutres en carbone’".

L’exception européenne pour les e-fuels après 2035 se précise

Que sont les biocarburants ?

Les biocarburants sont des carburants de matériaux organiques, comme des déchets de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire. Il en existe de plusieurs types : biodiesel produit à partir d’huiles végétales, bioéthanol produit grâce à la biomasse ou encore biogaz (bio-CNG) obtenu par biométhanisation. Pour simplifier à l’extrême, il s’agit donc de fermentation de déchets organiques. Le CO2 émis lors de leur combustion dans les moteurs serait donc compensé par celui absorbé par les plantes qui ont servi à leur production, les rendant donc théoriquement neutres en émissions de carbone.

Voilà donc qui n’a pas fini de mettre à mal un projet de loi remis en cause de toutes parts.

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