Le grand rush sur les piscines, c’est fini: victimes de la crise, les piscinistes espèrent "une meilleure année que 2022"
En 2020 et 2021, le nombre de demandes a explosé. Mais la crise est passée par là et le soufflé est vite retombé.
Publié le 18-03-2023 à 15h47
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À l’heure où les prix de l’énergie restent très élevés et que celui de l’eau continue à progresser d’année en année, construire une piscine semble devenir un luxe. En fait, c’en était déjà un pour la plupart des ménages, même si le secteur se porte à merveille. Avec un paroxysme en 2020 et en 2021. Les années Covid ont été marquées par des interdictions de voyager, et l’obligation de rester chez soi. Ceux qui avaient un peu d’argent à consacrer à plusieurs grands voyages ont décidé d’investir dans un point d’eau à domicile.
Les commandes ont donc explosé, et les piscinistes ont vu leurs carnets de commandes se remplir pour des mois et des mois. Mais en 2022, la crise énergétique est venue mettre du sable dans la machine, sans qu'on puisse parler de crise pour autant. Le défi est aujourd'hui de pérenniser le secteur et de maintenir un niveau de qualité optimale. "Notre secteur est victime de son succès. Au cours des derniers mois, des entreprises véreuses se sont lancées sur le marché sans contrôle et sans disposer des compétences techniques minimales. Nous rappelons aux consommateurs d'être vigilants. On ne s'improvise pas pisciniste. Avec un mauvais entrepreneur, le rêve risque souvent de se terminer en cauchemar", rappelait il y a quelques semaines Patrice Dresse, directeur général de la Fédération belge des piscinistes.
Dans les allées de Batibouw, les piscinistes étaient tout de même représentés. Avec un accent mis sur la qualité, mais aussi sur la consommation d'eau et d'énergie. " On a connu des années exceptionnelles en 2020 et 2021, mais la demande a fortement baissé en 2022", confirme Jean Ceuppens, administrateur et importateur pour Desjoyaux. "Il y a évidemment eu la crise énergétique, mais aussi beaucoup d'incertitudes liées à la guerre en Ukraine. La conjoncture n'était pas facile, et les piscines restent des produits de luxe, pas un besoin de première nécessité. "
Pas question de paniquer pour autant, selon lui. "Cela fait vingt ans que je travaille dans le secteur, et c'est le troisième cycle du genre, explique-t-il. L'année 2023 sera certainement similaire à 2022, mais on espère faire un peu mieux. Ce qu'on remarque, c'est que la qualité des contacts est meilleure. Les demandes sont plus précises et les dossiers sont plus nombreux à aboutir."
Le secteur n'est donc pas en danger, mais doit donc composer avec plusieurs défis : la crise de l'énergie, la crise de l'eau et la crise climatique. "Le réchauffement climatique joue un rôle positif pour nous, en fait. Quand on vit un bel été, comme en 2022, le nombre de demandes augmente et les gens voudraient qu'on commence les travaux au plus vite, mais ce n'est pas possible, avance-t-il. Il fait plus chaud en été et on profite mieux d'une piscine qu'avant. Et puis, certains voyagent moins loin et veulent plus de confort chez eux. Pour l'énergie et l'eau, une piscine s'inscrit aujourd'hui dans une démarche globale. On voit souvent des chantiers qui accompagnent l'installation de panneaux solaires, d'une pompe à chaleur. De plus, nous développons aussi de nouvelles technologies pour économiser l'eau, même lors du nettoyage du bassin."
Enfin, impossible de ne pas évoquer la question de la hausse des prix. "Comme tous les secteurs, on a vu une explosion des matières premières, comme le béton. Il faut compter 10 à 15 % en plus en moyenne pour une piscine", confirme-t-il.
Et le coût quotidien ? La Fédération des piscinistes évoquait avant la crise un coût journalier autour de 5 € par jour. "Avec une nouvelle installation, on peut même arriver en dessous de cette somme", assure Jean Ceuppens.