Le coup de mains des étudiants aux commerces et restos: “Nous n’avons pas la prétention de sauver des entreprises"

Ils mettent bénévolement leur formation en gestion, stratégie et communication au service des commerçants pour un déconfinement apaisé.

Charlotte Mikolajczak
Le coup de mains des étudiants aux commerces et restos: “Nous n’avons pas la prétention de sauver des entreprises"
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Ils mettent bénévolement leur formation en gestion, stratégie et communication au service des commerçants pour un déconfinement apaisé.

Ils sont étudiants en dernière année, qui en blocus ou en examens, qui en stage ou en finalisation de mémoire. Ils n’en ont pas moins décidé de consacrer une partie de leur précieux temps en aidant les petites entreprises à sortir du confinement. Bénévolement, mais en fonction de leurs capacités. Et les leurs, c’est la gestion, la comptabilité, le repositionnement stratégique, la communication, la digitalisation… Un large panel qu’ils ont décidé de proposer aux commerçants et restaurateurs obligés de fermer leur porte. Une manière de contribuer à la sortie de crise mais aussi d’acquérir un début d’expérience.

L’initiative, portée par Louis Langendries et Alexis Raedemaecker, tous deux 24 ans et porteurs d’un bachelier en ingénieur de gestion de l’UCL, a débouché sur “Cov-Help”. Elle a déjà séduit une vingtaine de jeunes au profil similaire, de l’UCL, de la KUL et de Solvay, mais aussi de l’école polytechnique de Milan et d’HEC Montréal où chacun a effectué une spécialisation. Et les candidatures continuent à affluer via leur blog. “On pourrait être une cinquantaine cet été”, assurent-ils. “On n’aura pas de problème sur la durée. On est d’ailleurs en contact avec des associations d’étudiants s’il nous manque des recrues, dont une spécialisée en consultance à Leuven.”

“L’idée est de travailler à trois sur chaque projet en fonction de nos capacités respectives, détaille Alexis Raedemaecker. Les missions s’étalent sur trois à quatre semaines exigeant de chacun entre six et sept heures de travail hebdomadaire en moyenne.” Pour l’heure, Cov-help aide six entrepreneurs : un sommelier, un cafetier, une bijoutière, deux restaurateurs, le gérant d’un magasin d’ameublement. “À la base, notre ‘scope’ était très large, mais nous pensons que c’est surtout l’Horeca, plus affecté que les autres secteurs, qui pourrait davantage nous solliciter.” C’est aussi un domaine où ils ont des personnes relais.

Démarche enthousiaste mais humble

“On fait tout pour que nos services soient corrects, ouverts, on réfléchit à la mise en place d’alternative, au repositionnement, on pense marketing et digitalisation… ajoute Louis Langendries. Toutefois, pour des raisons légales, nous n’implémentons pas certaines choses, notamment liées aux sites Internet. Nous pouvons conseiller d’en faire un, mais c’est un partenaire professionnel qui le fait.” Et d’insister plutôt deux fois qu’une sur l’humilité de leur démarche. “Nous n’avons pas la prétention de sauver des entreprises. C’est une mise à disposition de nos connaissances que nous apportons. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous visons essentiellement les très petites entreprises. Cela reste aussi un apprentissage”, ajoute Louis Raedemaecker. “Mais aussi une chouette expérience et de belles rencontres avec d’autres étudiants”, complète Alexis Langendries.

Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne s’y sont pas préparés avec attention. Pour connaître les attentes des consommateurs en matière de restauration au sortir du confinement, ils ont effectué une étude sur non moins de 1.500 personnes. “Notamment pour estimer les dépenses mais aussi la manière dont les consommateurs pensent pouvoir appréhender les règles de distanciation sociale”, précisent-ils. Ils en ont d’ailleurs tiré un rapport en trois langues, français, néerlandais, anglais, sur lequel les équipes peuvent s’appuyer. Et les restaurateurs aussi.

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