La guerre des prix plus féroce que jamais: l'arrivée d'Intermarché en Belgique va faire trembler Colruyt (COMPARATIF)
Producteur et commerçant ; le leitmotiv des mousquetaires qui veulent offrir au consommateur le prix juste pour le mieux manger.
Publié le 11-02-2023 à 09h46
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La récente acquisition des Carrefour sous pavillon Mestdagh par Intermarché a permis au groupe français d’accélérer son déploiement sur le territoire belge. C’est aussi une concurrence encore plus accrue pour les autres distributeurs. Car Intermarché est un géant en France et a développé un business model appuyé sur la double casquette de producteur et commerçant. Le groupe maîtrise donc tous les maillons de la chaîne, de la production à la vente, pour ses quelque 4 000 références. “Nous fabriquons nous-mêmes nos marques dans nos 62 usines en France pour maîtriser la qualité et le prix. Nous avons développé au fil du temps un grand savoir-faire et des recettes uniques, traditionnelles et innovantes. Les ingrédients sont sélectionnés rigoureusement auprès des PME et des producteurs locaux. Comme nous travaillons sans intermédiaire, nos produits sont moins chers et sans compromis sur la qualité”, indique Intermarché.

Ce modèle de producteur et commerçant, c’est le leitmotiv de l’enseigne. En France, son réseau de 1 856 points de vente (soit un magasin tous les 17 km) en fait le deuxième plus grand distributeur du pays. À l’étranger, Intermarché a aussi implanté pas moins de 527 points de vente. Un poids lourd de la distribution, mais aussi de la production. Dans les magasins belges, hormis les produits frais, les produits de marque propre proviennent tous des usines françaises appartenant à Intermarché.
Un poids lourd aussi au niveau de sa structure. Le Groupement des Mousquetaires regroupe pas moins de 3 000 chefs d’entreprise indépendants au sein d’une coopérative employant 150 000 personnes, pour un chiffre d’affaires de 46 milliards d’euros. La force du groupe, c’est aussi la solidarité des gérants des franchises, qui sont impliqués dans le processus de négociation avec les fournisseurs. En Belgique, ils passent d’ailleurs deux jours par semaine dans les bureaux de la centrale, à Louvain-la-Neuve. Un modèle coopératif qui marche côté wallon, du moins depuis la reprise en mains par les gérants en 2010. Le chiffre d’affaires a explosé depuis 2015 (+72 %) et affichait encore une progression de 6 % en 2021, dans un contexte hyperconcurrentiel.
Cette force de frappe a de quoi inquiéter les autres poids lourds du secteur en Belgique. Cette maîtrise de la chaîne, de A à Z, permet-elle pour autant à Intermarché de casser les prix en Belgique ? Nous avons comparé de nombreux produits de marque propre d’Intermarché et de marque nationale dans ses magasins en France et en Belgique. Verdict ? Si l’on exclut les viandes, poissons et fruits et légumes, Intermarché remporte le match haut la main. Sur 15 produits analysés, 13 restent moins chers en France. Seuls le fromage en tranche pour croque-monsieur et les Danette en prix choc sont moins chers en Belgique. Hors promos, Intermarché France reste moins cher dans tous les cas. On observera que sur certains produits, l’écart va du simple au double, permettant à Intermarché de vendre bien plus cher en Belgique qu’en France.
Le match Intermarché Belgique – Colruyt
En Belgique, Colruyt livre une bataille quotidienne contre la concurrence pour s’aligner sur les meilleures offres. Avec l’arrivée d’Intermarché, la guerre est encore plus féroce. Nous avons repris nos produits d’Intermarché pour les comparer avec les prix pratiqués chez Colruyt. Le leader des prix bas a bien du mal, mais tire cependant son épingle du jeu. Mais pour 8 produits, Intermarché Belgique l’emporte. Certes, Colruyt pourra argumenter que la composition de ses produits de marque propre n’est pas tout à fait identique à celle de son concurrent et que cela justifie la différence de prix. C’est notamment le cas pour les yaourts Pâturages d’Intermarché (3,49 €/16 pots de 125 gr) vs les yaourts de marque Boni (2,45 €/ 8 pots de 125 gr). En revanche, lorsqu’on s’attarde sur les marques nationales, on constate que Colruyt va avoir affaire à un sérieux empêcheur de pratiquer des prix attractifs. C’est le cas des Danette à la vanille, vendus en pack de 8 chez Intermarché au prix de 1,99 € alors qu’ils sont affichés à 4,05 € chez Colruyt, soit plus du double…