8500 emplois menacés par la réforme fiscale
Des milliers d’emplois supplémentaires pourraient aussi ne pas être créés en raison des achats transfrontaliers.
Publié le 11-03-2023 à 10h06 - Mis à jour le 11-03-2023 à 10h07
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Si l’un des objectifs de la réforme fiscale vise à rendre le travail plus attractif (par rapport à la non-activité), une étude du Bureau fédéral du Plan révèle qu’une augmentation de 3 % de la TVA sur tous les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées détruirait près de 8 500 emplois dans notre pays après 5 ans. “Cela aussi nous inquiète très fortement”, indique Carole Dembour. “On se demande comment le gouvernement a évalué l’effet de sa politique sur l’emploi mais, une fois de plus, on a l’impression qu’ils s’en foutent des conséquences. Ces 8 500 emplois perdus ne prennent, de surcroît, pas en compte les achats transfrontaliers car les modèles de simulation économétriques de nos instances ne permettent pas d’intégrer cette composante pourtant essentielle. Il faudra donc ajouter à ce triste décompte, les milliers d’emplois non créés dans notre pays en raison de la fuite des achats de l’autre côté de la frontière. Car pour les nombreuses multinationales, les comptes seront aussi vite faits. Si cela leur coûte moins cher de produire en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas, ils n’hésiteront pas à y installer leurs lignes de production.”
L’économiste auprès de la FEVIA pointe aussi les nombreux handicaps des entreprises belges liés aux coûts salariaux. “Il est passé de 20 % en 2017 à près de 25 % cinq ans plus tard. Sans compter que le consommateur est quelque peu protégé via l’indexation des salaires qui compense en partie la hausse des prix. Mais les mesures sur la table du gouvernement vont encore faire grimper l’indice santé et l’indexation des salaires, ce qui pénalisera encore la compétitivité des entreprises. Cela entraînera inévitablement des pertes d’emploi sèches ou incitera les producteurs à créer de nouveaux emplois à l’étranger plutôt qu’en Belgique. Ça, le gouvernement semble totalement l’oublier aussi. Est-ce que nos décideurs veulent préserver une chaîne agroalimentaire belge de qualité ? On en doute et, à terme, on risque de se retrouver avec Carrefour qui s’approvisionne exclusivement en France, Aldi et Lidl sur le marché allemand et Delhaize aux Pays-Bas ! Vu la politique menée et les nouvelles taxes ou mesures qui frappent le secteur des entreprises alimentaires tous les 3 mois, on en prend clairement la direction.”