Conseil d’entreprise chez Delhaize : 30 minutes de dialogue de sourd!
La concertation est au point mort. Le mouvement de grève se prolonge.
Publié le 21-03-2023 à 11h26 - Mis à jour le 21-03-2023 à 12h30
Le Conseil d’Entreprise qui se tenait ce mardi matin chez Delhaize s’est, tout comme la semaine dernière, terminé sans le moindre résultat. La direction et les syndicats sont restés 30 minutes autour de la table, mais c’est un véritable dialogue de sourds qui s’y est tenu, comme mardi dernier où les syndicats avaient claqué la porte après 15 minutes.
Les syndicats ont à nouveau demandé à la direction d’abandonner son plan de franchise des 128 magasins intégrés et de chercher d’autres solutions. Les représentants du personnel ont aussi demandé que la loi Renault soit activée pour encadrer le licenciement des salariés du siège social. Ils ont aussi répété leurs inquiétudes vis-à-vis du modèle de franchise, exigeant de la direction des garanties en cas de faillite d’un franchisé.
La direction campe, quant à elle sur ses positions et a répété son intention de chercher des candidats repreneurs pour franchiser ses magasins intégrés. Cette position semblant impossible à infléchir, les syndicats ont décidé de quitter la table des négociations après une demi-heure. Le mouvement de grève devrait donc être une fois de plus prolongé.
Une réunion est encore prévue ce soir entre les syndicats et le ministre flamand Jo Brouns (CD&V), mais il semble peu probable que cet appui ministériel fasse bouger les choses.
De son côté, le ministre des Indépendants, David Clarinval, juge que certains propos véhiculés par les syndicats sont inadmissibles. “J’entends certains syndicats qui disent que ce sont des esclavagistes, des sous-employeurs. C’est scandaleux, ce n’est pas du tout le cas”, a avancé le ministre libéral.
Dans les rangs des actuels franchisés, on ne comprend pas le mouvement non plus. De plus, les actions de blocage des dépôts, comme ce fut encore le cas ce mardi matin à Zellik, perturbent de plus en plus sérieusement leur approvisionnement. À Mons, une vingtaine de militants CNE ont aussi bloqué l’accès à un magasin exploité par un franchisé. “Notre action est symbolique et veut sensibiliser les travailleurs, qui sont à l’intérieur du magasin et qui peuvent donc travailler, ainsi que les clients à la situation actuelle chez Delhaize”, a expliqué Marie Marlier, porte-parole du syndicat. “Le magasin que nous visons est déjà franchisé mais nous souhaitons montrer que les travailleurs d’un Delhaize franchisé bénéficient de conditions de travail moins bonnes, notamment au niveau du salaire, des horaires. Ils ne peuvent pas avoir de délégation syndicale car leur commission paritaire 202 ne le permet pas. Nous voulons donc les défendre. Nous voulons aussi sensibiliser les clients tant aux conditions de travail qu’à cette décision péremptoire et inouïe du groupe Delhaize de franchiser ses 128 magasins encore en gestion propre.”