De moins en moins de clients dans les restaurants, le secteur de l'Horeca en crise? "On vit l’effet retour de la hausse des prix"
Longtemps bien remplis malgré la crise énergétique et la hausse des prix, les restaurants sont nombreux à accuser le coup, aujourd’hui.
- Publié le 18-09-2023 à 06h43
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Depuis trois ans, l’Horeca doit vivre avec une actualité chargée et est confronté à une conjoncture qui n’est, pour le moins, pas positive. On repense évidemment à la longue fermeture durant la crise sanitaire qui a mis la corde au cou de nombreux entrepreneurs. Plus récemment, la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a découlé ont fait mal au secteur, avec l’explosion des factures d’énergie et une hausse inévitable des tarifs.
Pendant des mois, on a été étonné de voir que les restaurants étaient pour leur écrasante majorité bien remplis. Il était même parfois très compliqué de trouver une table libre un mercredi ou un jeudi soir, alors qu’on ne parlait que de baisse du pouvoir d’achat des ménages. “À la sortie du Covid, nous avons ressenti une volonté de nous aider, de la part de nos clients. Aller au restaurant leur avait manqué, et ils ont voulu aider le secteur, se rappelle un restaurateur bruxellois. Même quand la guerre en Ukraine est arrivée, on n’a pas assisté à une baisse d’affluence, idem quand on a dû augmenter nos tarifs. C’était même étonnant. Mais depuis le printemps, il y a un net recul du nombre de réservations. Les clients se font plus rares et j’ai l’impression qu’on vit un effet retour de la crise et de la hausse des prix. Les gens sont obligés de se serrer la ceinture.”
Avant l’été, la Fédération Horeca Bruxelles, via sa présidente Ludivine de Magnanville, tirait déjà la sonnette d’alarme. “J’ai beaucoup de retours en ce sens, en effet, expliquait-elle fin juin. Il y a surtout un phénomène très changeant de jour en jour. Un restaurant peut être rempli un jour et vide le lendemain. C’est difficile à expliquer, mais mon analyse personnelle est que les gens économisent en vue des vacances d’été. J’espère juste que cette retenue est provisoire.”
Depuis lors, les choses n’ont pas vraiment évolué. “On espérait une reprise avec la rentrée scolaire, mais cela ne vient pas. En fait, c’est très spécial. Un mardi peut être rempli, et un vendredi beaucoup trop calme, il n’y a plus de règle précise”, continue un autre restaurateur situé dans le Brabant wallon.
Tout cela alors que le manque de main-d’œuvre continue de poser problème. Trouvez des serveurs, des plongeurs ou des chefs est un vrai défi, et la Fédération Horeca Wallonie a même lancé une campagne de séduction vers les jeunes, à la fin de l’été. Les défis sont donc nombreux.