Un Belge sur trois mange végétarien au moins une fois par semaine et 4 sur 10 veulent manger moins de viande à l’avenir. C’est ce que révèle une étude menée par iVOX en janvier 2022 et commandée par l’ASBL pro-véganisme Eva. C’est ce que nous confirme également Gaia, l’association de défense des animaux. "Les chaînes de supermarchés avec lesquelles nous sommes en contact nous indiquent que les surfaces accordées aux produits végétariens augmentent d’année en année."
Cette hausse de l’intérêt pour les régimes moins carnés, végétariens ou végétaliens se ressent toutefois très peu dans le discours politique actuel. En France, la question de l’alimentation a pris une importance particulière durant la campagne présidentielle, avec notamment la déclaration du candidat communiste Fabien Roussel caricaturant la gastronomie française en "un bon vin, une bonne viande, un bon fromage". En réplique, l’écologiste Sandrine Rousseau a brandi "le couscous" comme "plat préféré des Français". Dans cette "bataille du bifteck", le think tank progressiste Terra Nova a alors rappelé que le problème avec la production de viande animale était surtout environnemental. "L’élevage herbivore représente plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, lequel pèse pour environ un quart de l’ensemble de nos émissions nationales." À la droite extrême, Éric Zemmour évoque le danger "de l’idéologie écolo-vegan". Totalement à l’opposé, Jean-Luc Mélenchon loue l’esprit révolutionnaire du véganisme. "C’est vouloir un autre monde complètement différent d’où serait notamment exclue la souffrance animale."
En Belgique aussi, la consommation de viande est une thématique politiquement sensible.