Plus chers, mais aussi plus petits : comment la taille des logements des Belges se réduit
La population belge commence à vivre dans des espaces plus réduits mais plus coûteux.
- Publié le 18-02-2022 à 05h54
- Mis à jour le 10-03-2022 à 07h14
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La taille moyenne des habitations en Belgique est en chute libre. Selon Statbel, la taille des habitations a baissé de près de 20 % entre 2001 et 2016, en Belgique, passant d'une superficie habitable moyenne de 118 m² à 97 m² et la diminution continue à se poursuivre. Yves Keuleers, expert en immobilier l'observe au quotidien. "Les constructions neuves sont de plus en plus petites. Les salles à manger séparées des cuisines se font de plus en plus rares. Maintenant, les constructeurs préfèrent les séjours avec cuisine qui permettent de gagner de la place. Dans les villes, la densité de population nécessite un nombre important de logements, réduire la taille des habitations est donc la seule solution", explique-t-il. Résultat des courses : les locataires comme les propriétaires doivent se satisfaire d'espaces de plus en plus réduits. "En moyenne à Bruxelles, les appartements font 70 mètres carrés pour une ou deux chambres. Mais on voit aussi de plus en plus de plus petites surfaces. Des logements de 35 mètres carrés, j'en vois de plus en plus", explique-t-il.

Plusieurs raisons expliquent cette diminution. La première, qui est aussi la plus évidente, est d'ordre économique : "L'argent est à la racine du problème. Les particuliers ont un budget serré et les promoteurs immobiliers ont besoin de rentabilité. Les personnes qui se lancent dans un projet de construction sont confrontées à la hausse des prix des terrains à bâtir et à l'augmentation des coûts de construction", analyse le site d'annonces immobilières Logic Immo. De plus, les particuliers font face à des banques qui rechignent à octroyer des prêts immobiliers importants. Face à ce boom des dépenses et à la réduction du budget, bâtir des logements plus petits apparaît comme la solution.
Une autre explication concerne la vie familiale elle-même. En 1984, les ménages comptaient en moyenne 2,69 personnes contre 2,3 actuellement et qui dit plus petite famille dit plus petit logement. Enfin, le vieillissement de la population vient s’ajouter aux autres facteurs. Avec l’âge, on a en effet tendance à opter pour des habitations plus petites et donc plus faciles à entretenir.

Bref, la Belgique fait face à une diminution globale des surfaces et à une augmentation globale du coût du logement que ce soit à l'achat ou à la location. Doit-on dès lors s'attendre à connaître à Bruxelles une situation similaire à celles des autres capitales européennes telles que Paris ou Londres où les prix au mètre carré sont démentiels ? On n'en est pas encore là, estime Yves Keuleers. "Bruxelles reste bien moins chère que Paris, Londres ou New-York. À Paris, il y a des gens qui doivent se contenter d'une chambre de bonne de 7 mètres carrés. On n'en est pas encore là heureusement. Mais tout ce qui est petit est rare et les petites surfaces se vendent très cher, on peut donc s'attendre à ce que la diminution de la taille des logements se poursuive. "