Réforme fiscale : la hausse de la TVA plomberait le secteur de la construction
Rehausser la TVA de 6 à 9 % entraînerait une baisse d’activité de 4,5 % et coûterait de 3 000 à 4 500 € de plus pour les candidats à la rénovation.
Publié le 10-03-2023 à 08h40 - Mis à jour le 10-03-2023 à 13h32
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Parmi les mesures mises sur la table par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem dans le cadre de la réforme fiscale, Embuild regrette la volonté d’augmenter la TVA sur les rénovations et les démolitions-reconstructions de 6 à 9 %.
Cette augmentation de la TVA de 6 à 9 % pour la rénovation et les démolitions-reconstructions n’a pas de sens, selon Embuild, la fédération de la construction. “La TVA sur l’eau, l’électricité et le gaz resterait à 6 %. Compte tenu de l’objectif climatique ambitieux pour les logements et les bâtiments, il est logique de maintenir la TVA sur la rénovation et les démolitions-reconstructions à 6 % également”, précise Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild.
La fédération de la construction assure que cette hausse de la TVA réduira de 4,5 % le volume d’activité des entreprises de construction et d’installation spécialisées dans la rénovation. “Pour la construction en général, cela représente une baisse d’activité de 1,3 %. Mais cette décision aura également un impact sur le consommateur. Dans notre pays, on emprunte en moyenne 72 000 euros pour une rénovation, mais une rénovation est aussi en partie financée par des fonds propres. Avec cette hausse de la TVA, le coût des rénovations augmente désormais entre 3 000 et 4 500 euros. Il s’agit d’une augmentation évidente des coûts pour les particuliers, alors que ceux-ci sont censés faire tout ce qu’ils peuvent pour rendre leur maison “à l’épreuve du temps” et donc économe en énergie.”
Embuild souligne cependant un point positif de la réforme. “Le ministre Van Peteghem rendrait permanente la TVA sur les démolitions-reconstructions. Normalement, ce taux réduit de TVA devrait s’arrêter à la fin de l’année 2023, mais la mesure restera désormais en place, y compris après la fin de l’année. Nous nous réjouissons de voir que le ministre a pris en compte ce souhait d’Embuild.”
À l’heure où les taux des crédits hypothécaires grimpent au-delà de 3 % et que les coûts des matériaux de construction ont flambé ces derniers mois, les projets de rénovation de nombreux Belges pourraient être remisés au placard, faute de moyens si la TVA devait effectivement passer à 9 %.