Les Belges ont fait des efforts pour limiter leurs factures d'énergie : la consommation de gaz a baissé de près de 20 % en 2022, l’électricité de 8 %
C’est cela qui explique aussi pourquoi les factures de régularisation ne sont pas démentielles.
Publié le 17-03-2023 à 06h43
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Depuis quelques semaines, les factures de régularisation pour l’année 2022 tombent. Et après une année marquée par la crise énergétique et la flambée des acomptes, on pouvait s’attendre au pire. Mais, en général, les surprises sont plutôt bonnes pour les consommateurs qui avaient accepté les hausses d’acomptes proposées par les fournisseurs. Plusieurs éléments entrent en ligne de compte pour l’expliquer.
Premièrement, on ne peut pas exclure d’avoir joué le rôle de banque pour les fournisseurs. Si cela reste difficile à prouver, on peut imaginer que certains acomptes ont volontairement été gonflés pour se préparer à de nouvelles hausses, ou à un maintien des prix élevés sur le long terme. Et cela n’était seulement négatif pour le consommateur, puisque la promesse des fournisseurs a toujours été d’éviter d’avoir à payer des milliers d’euros de régularisation. Des factures énormes qui risquaient bien de ne pas être payées à temps, et les fournisseurs ont voulu éviter le risque d’un manque de liquidité.
Ensuite, les Belges ont fait de gros efforts sur leur consommation. Selon les données communiquées par Fluxys, nous avons consommé 20 % de gaz en moins en 2022, par rapport à 2021. Preuve que la population a su faire des efforts face à la crise. Pour l’électricité, les derniers chiffres datent de janvier 2023. “Selon nos estimations, la consommation totale d’électricité en janvier était inférieure de -8,2 % à une situation moyenne (par rapport à la moyenne 2017-2021), indique Jean Fassiaux, porte-parole d’Elia. Attention il s’agit de l’ensemble de la consommation belge (ménages, industries, PME, pouvoirs publics, …) et non uniquement celle des ménages. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse, le principal étant le niveau élevé des prix mais la météo douce peut également influencer la consommation à la baisse.”
Car la météo est encore un élément important qui détermine la consommation de gaz et d’électricité. 2022 a été une année chaude, et le seul réel coup de froid s’est présenté début décembre. Avant cela, on a battu des records de chaleur durant tout l’été, et même jusqu’à la fin octobre. Cela aide à faire des économies, évidemment.
Pour les mois à venir, il ne faut pas se leurrer, il faudra encore faire des efforts. Car ce sont ces efforts (et la baisse de l’activité industrielle) qui ont en partie fait baisser les tarifs sur les marchés. Reprendre une vie normale aujourd’hui ferait augmenter à nouveau les prix, en même temps que la demande.