Emploi : les managers sont rares à s’inquiéter du burn-out
Selon une étude de Securex, seul un manager sur trois dispose d’un style de leadership permettant de prévenir le burn-out.
Publié le 20-02-2023 à 06h40
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Le burn-out est vu comme le mal du siècle et continue de faire des ravages dans notre société. Les arrêts de travail se multiplient, ainsi que les personnes au bord de la rupture. Et si la prévention est plus présente dans les entreprises et le secteur public ces dernières années, il y a encore du travail pour changer les mentalités. Preuve en est ce dernier rapport publié par Securex, qui indique que seul un manager sur trois dispose d’un style de leadership permettant de prévenir le burn-out.
Pour mieux comprendre le phénomène, Securex a identifié plusieurs types de management. “On distingue trois styles de leadership différents avec lesquels les travailleurs sont en contact : le leadership soutenant, le leadership toxique et le leadership neutre. Ces styles de leadership définissent à hauteur de 32 % le risque de burn-out chez les travailleurs, apprend-on. Seul un travailleur sur trois (33 %) aurait un supérieur qui le soutient et qui aide à prévenir l’épuisement professionnel. A contrario, seul 1 % de ceux ayant un supérieur qui dispose d’un style de leadership soutenant risque de faire un burn-out. Parmi ceux qui ont un supérieur toxique, plus de la moitié (54 %) est à risque, et 38 % risquent même de démissionner à tout moment. Selon l’étude, 5 % des travailleurs en Belgique ont affaire à un manager toxique et 62 % à un manager neutre, présentant à la fois des comportements de soutien et des comportements toxiques. Un style de leadership neutre peut également conduire au burn-out chez les travailleurs : 18 % de ceux dont le manager recourt à un style neutre seraient prêts à démissionner à tout moment.”
Et Anja Van den Broeck, professeure de gestion et de motivation à la faculté d’économie et d’études commerciales de la KU Leuven de compléter. “Le leadership toxique est un style qu’il faut éviter à tout prix, quel que soit le degré de télétravail. Il est directement néfaste pour la performance ainsi que le bien-être des travailleurs, et a également un impact négatif sur l’ensemble des équipes qui voudront éviter de travailler ensemble. En outre, le leadership toxique est contagieux, surtout dans le cas d’un CEO affichant ce type de leadership. Si l’organisation n’intervient pas en interne, cela peut dégénérer en une vaste culture d’entreprise négative au sein de toute l’organisation. Dans le cadre de la guerre des talents actuelle, ce n’est pas une bonne chose, car les travailleurs quittent souvent leur poste à cause de leur manager. Et même s’ils décident de rester, une culture de travail toxique ne crée pas de bons ambassadeurs permettant d’attirer de nouvelles personnes.”