Lierre: la ville romantique au charme fou que les Belges ne connaissent quasiment pas
La petite cité anversoise a des petits côtés brugeois qui la rendent accueillante aux amoureux.
Publié le 12-02-2023 à 12h04
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C'est certainement l'une des villes les moins connues de Belgique, coincée entre des voisines bien plus célèbres qu'elle, comme Malines ou Anvers. Pourtant, Lierre possède un charme fou, grâce, sans doute en partie, à la Nèthe qui la traverse. C'est d'ailleurs au niveau de la ville que la Grande Nèthe et la Petite Nèthe se rejoignent. Jusqu'en 1974, les pêcheurs d'anguilles partaient toutes les nuits sur des embarcations à fond plat avec un filet de pêche carré. Cette technique fut interdite en 1974 et, sept ans plus tard, les anciens “Moedige Bootvissers” réunis en association devenue royale, ont transformé ces barques afin d'y accueillir les visiteurs pour des promenades sur la paisible rivière.
Pour ce qui est du sens de l'accueil et de la fête, les Lierrois en connaissent un rayon, c'est d'ailleurs le surnom qu'ils ont reçu : les Pallieters, les bons-vivants, du nom du personnage créé par l'écrivain Félix Timmermans dans un roman éponyme paru en 1916.
Comme toute ville de Flandre qui se respecte, Lierre possède un béguinage. La dernière béguine lierroise, Sœur Agnès, est décédée en 1994. Le béguinage de Lierre compte 11 ruelles et 162 maisons. Les portes d'entrée des maisonnettes portent le nom d'un saint ou d'une scène biblique. Elles datent pour la plupart des XVIIe et XVIIIe siècles.
Au milieu de ce béguinage de 2ha, l'église Sainte-Marguerite est de style baroque. L'ancien presbytère, lui, date du XVe siècle. Si plusieurs maisons ont été transformées au XIXe siècle pour faire “plus authentique”, le plan des ruelles est inchangé depuis le XIIIe siècle. Tout à côté du béguinage, les maisons-Dieu accueillaient les malades, les personnes âgées et les nécessiteux dès le XVIe siècle. Lierre en comptaient plusieurs, qui furent réunies en un seul lieu en 1863. C'est un ensemble de petite maisons regroupées autour d'un jardin central. La chapelle de la maison-Dieu Sainte-Barbara et Sainte-Béatrice abrite aujourd'hui le centre lierrois des arts textiles, musée consacré à la dentelle et à la broderie perlée. Considérées comme partie intégrante du béguinage, les maisons-Dieu ont elles aussi été inscrites à l'Unesco.
Les dentellières travaillent toujours à Lierre, selon une technique propre à la ville. Il ne s'agit pas de dentelle aux fuseaux mais bien de broderie réalisée à la main sur un tulle tissé à la machine. D'autres savoir-faire locaux permettent aussi d'obtenir des effets d'ombre.
Dans le musée communal, est mis l'accent sur les personnages célèbres de la ville, au rang desquels figurent donc Félix Timmermans, mais aussi le peintre Isidore Opsomer, célèbre portraitiste des années 1920 aux années 60 qui signa en outre plusieurs vues de la grand-place de sa ville natale dominée par la haute tour octogonale de l'église Saint-Gommaire, parfait exemple de gothique flamboyant.

Nous terminerons ce petit tour (à pied ou à vélo) par un autre monument (également musée), unique en son genre, et qui fait la gloire des Pallieters : la tour Zimmer. Louis Zimmer, passionné d'horlogerie et d'astronomie, offrira à sa ville en 1930 l'horloge du Centenaire (de la Belgique). Elle sera installée sur une tour, vestige de l'enceinte du XIIIe siècle. Cette horloge fascinante compte treize indications de temps et aux douze coups, le “carrousel” apparaît sur le côté droit de la tour. Il est surmonté de quatre portes d'où sortent des automates représentant les quatre phases de la vie. Dans le musée attenant, vous découvrirez une autre de ses réalisations datant, elle, de l'Exposition universelle de 1935 à Bruxelles, qui laissa admiratif Einstein en personne : une horloge astronomique haute de près de 5 m, pesant 2 tonnes et comportant 93 cadrans et 14 automates. Elle comprend aussi le mécanisme de rotation des aiguilles le plus lent au monde : une rotation tous les 25 800 ans !
N'attendez pas tout ce temps pour découvrir cette cité attachante où vous attend aussi une tartelette sucrée, la Liers Vlaaike, accompagnée d'un café Van Ouytsel, torréfacteur à Lierre depuis près de 150 ans.